Peu de concerts une fois de plus en 2014, mais quelques beaux moments. Des valeurs sûres comme of Montreal ou Portishead, qui font partie de ces groupes que je pourrais aller voir indéfiniment sans être jamais déçu. Et puis, bien sûr, des découvertes. Les vétérans allemands de The Notwist que je voyais seulement pour la première fois. Ce fut un enchantement. Le groupe dégage une maîtrise impressionnante, capable aussi bien d'expérimentations électroniques tout azimut que de décharges électriques ou de ballades lancinantes. "Neon Golden" est assurément un des meilleurs albums des années 2000. Leur dernier, "Close To The Glass", parvient épisodiquement à reproduire cette formule gagnante. Babx aussi fut un grand concert. Celui-là, ça faisait longtemps qu'on le traquait maman et moi. On avait bien raison, parce qu'en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il vous installe une ambiance, une sorte de cabaret du bout du monde, qui fait du bien et permet de lâcher prise, à mille lieux de toute mode et de toute pose. Le gars en a sous la semelle... Bravo ! Et puis, il y eut deux formations de rock plus dur. Tout d'abord, les canadiens de Ought qui marient à merveille trente ans de post-punk, de The Fall, à Joy Division en passant par les Talking Heads, sans oublier les groupes de post-rock chers au label Constellation Records sur lequel ils sont d'ailleurs signés. En live, dans la cave de la Mécanique Ondulatoire, leur rock tendu avait un sacré rendu. Ensuite, les américains de Protomartyr, originaires de Detroit, la ville, entre autres, du MC5 et des Stooges, autant dire qu'ils ne sont pas là pour plaisanter. Et, sur la petite scène du fort Saint-Père, je peux vous dire que ça envoyait mine de rien le bois, toute en nonchalance feinte. Un dernier mot, quand même sur les déceptions, celle de Neutral Milk Hotel, concert vibrant mais aux inspirations trop "countrysante" pour nous; de Slowdive, sorte de Beach House en moins bien, plus vieux et donc très surestimé et aussi de Connan Mockasin, même si ce fût à l'image de son dernier disque plus proche d'un Barry White que d'un Syd Barrett...
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
Celui de Portishead était en effet assez incroyable.
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