Accéder au contenu principal

Spiral Stairs - Doris & the Daggers

Ce sont souvent les oeuvres dont on n'attend à priori rien qui constituent les plus belles surprises. Le deuxième album de Scott Kannberg, ex éminent membre et fondateur de Pavement, groupe culte du rock indépendant américain des années 90, fait partie de celles-là. La carrière solo de Stephen Malkmus, son ancien acolyte me laisse par exemple assez indifférent. Pourtant, ses disques sont plutôt réussis, mais le style me semble avoir vieilli. Comme si la musique de Pavement était indiciblement liée à son époque et qu'écouter leurs disques maintenant revenait à ressasser inutilement le passé. Alors, un nouvel album de Spiral Stairs, le sous-fifre de Malkmus, vous pensez bien que ça ne m'emballait pas plus que ça. Kannberg a mis huit ans avant de sortir "Doris & the Daggers", son deuxième album. Huit ans pendant lesquelles, il a voyagé, de l'Australie à Los Angeles et San Francisco, a survécu à quelques décès dans son propre entourage. Il s'est ainsi recentré sur ce qu'il sait le mieux faire : des chansons pop un peu déviantes même si nettement plus rectilignes que celles de Pavement.

Il a réuni pour cela quelques talentueux amis, des membres de Broken Social Scene ou Matt Berninger, le chanteur de The National. Le résultat est un disque brillant, alignant les titres aux mélodies hors mode et assez immédiates et qui, sous des abords simplistes, ne vous quittent pas si rapidement. 

Commentaires

  1. Ouais très bon disque, une bonne surprise !
    Essaie aussi le r Stevie Moore avec Jason Falkner il devrait te plaire ;)
    À+

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je l'ai écouté, je suis moins emballé.

      Supprimer
    2. Y'a un côté Partridge que je trouve génial, mais je crois que tu n'es pas trop XTC (si mes souvenirs sont bons)

      Supprimer
  2. Aussi du même avis, disque qui se tient du début à la fin, chaque morceau étant chaleureux, dynamique et abouti.
    J'entends quelques accointances avec Bowie (notamment le pont sur l'excellent Dance) et plus généralement une inspiration qui fleure bon les groupes chéris australiens et néo-zélandais (Dundee Man, forcément).
    Bonne journée !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&