Une fois n'est pas coutume, c'est seul et non accompagné de maman que j'ai assisté au concert de Chevalrex, petit prince de la pop à la française. Petit, car son premier concert en présence de 7 musiciens sur scène se déroulait sur une petite scène du pourtant vaste 104 à Paris. D'autant que l'affluence était plutôt limitée et contenait en plus quelques collègues et amis, notamment le duo Arlt. Comme si, aujourd'hui, de tels talents étaient forcément amenés à rester en marge. Loin du bruit ambiant de Angèle ou de toute la clique des rappeurs français pratiquant une novlangue pour initiés et l'autotune à outrance. Pas de première partie, on rentrait donc, de suite dans le vif du sujet. Le chanteur était entouré de ses fidèles : Olivier Marguerit, autre petit prince de la pop made in France aux claviers, l'indéboulonnable Mocke à la guitare ou l'expérimenté Sylvain Joasson à la batterie. Tout ce petit monde s'était enfermé pendant plusieurs jours pour préparer la soirée, d'autant que deux d'entre eux - au violon et violoncelle - ne connaissaient pas les morceaux. D'abord un peu intimidé et stressé, Chevalrex alias Rémy Poncet, affublé désormais d'une moustache (Movember?), se lâcha progressivement pour entamer quelques pas de danse et une sortie presque discrète au milieu du public. On sent le chanteur en adéquation totale avec sa musique, ses paroles. Des textes qui prennent davantage de poids en concert. Une indéniable qualité d'écriture et toute une petite famille de la chanson française qui fonctionne comme une salutaire poche de résistance. Pour se rassurer, on se dit que le temps devrait faire son œuvre : on écoutera encore Chevalrex dans plusieurs décennies alors qu'on aura déjà oublié depuis longtemps beaucoup de squatteurs de la bande FM actuelle. On se remémorera cette soirée avec fierté, en se disant qu'on y était. Par choix, parce qu'on cherchait autre chose, parce qu'on avait besoin d'autre chose. Merci.
9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...
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