Accéder au contenu principal

François and The Atlas Mountains - Banane Bleue

A la première écoute du single "Coucou", je me disais que ce nouveau disque de François and The Atlas Mountains allait pour une fois me décevoir. Le clip comme la chanson m'énervaient un peu pour leur préciosité un peu vaine. François Marry me paraissait faire du Julien Doré, se regardant chanter et se trouvant beau. Et puis, pour me convaincre entièrement de la superficialité du truc, je me suis quand même plongé dans "Banane Bleue".  Là encore, le titre de l'album improbable comme la pochette un poil narcissique ne me disent rien qui vaille. Et puis, la musique a fini à force d'écoute par me faire changer définitivement d'avis. Oui, François and the Atlas Mountains mérite son succès critique comme d'être toujours le seul français signé sur l'excellent label anglais Domino Records. J'en parle au singulier car pour une fois on sent un disque écrit par François Marry, sans ses montagnes de l'Atlas. Un disque plus pop, mélodique, personnel. Un disque d'un homme curieux, aux influences diverses - il chante ici dans de multiples langues, notamment sur l'introductif et bien nommé "The Foreigner" - du Finlandais Jaakko Eino Kalevi qui est venu ici apporter sa patte sensible et son électro élégante au Néo-Zélandais Connan Mockasin, présent ici par le biais de son producteur Renaud Letang. 
N'en déplaise aux fans de la première heure, cette "Banane Bleue" pourrait bien être au final son plus beau disque, son plus immédiat - "Julie" est un heureux mariage du Dominique A des débuts avec le son de Sarah Records -, court et sans fausse note, sans une seule baisse de régime. Et bizarrement aussi son plus modeste, tant dans la forme que dans le fond. Comme quoi, ne pas se fiez aux apparences trompeuses. Voilà définitivement un des meilleurs représentants de la pop hexagonale. 



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,