Accéder au contenu principal

William Doyle - Great Spans of Muddy Time

Il va falloir que ça se sache : William Doyle est l'un des plus brillants songwriters anglais de l'époque. Son nouveau disque, "Great Spans of Muddy Time" le prouve une fois de plus. Après des débuts prometteurs sous le pseudo de East India Youth,  plutôt bien relayés par les critiques musicaux - avec une nomination au Mercury Prize au passage -, l'homme a progressivement disparu des radars pour revenir un peu dans la lumière il y a deux ans sous son propre nom par l'intermédiaire d'un certain Brian Eno venu prêter main forte et avec lequel la filiation paraît évidente. Doyle poursuit une œuvre protéiforme, tantôt pop, mélodique et immédiatement accessible, tantôt électronique, complexe et expérimentale. Ce nouvel album n'échappe pas à cette ambivalence, alternant les textures limpides et celles plus revêches, proches des travaux solo d'un Thom Yorke, par exemple. 
Cet apparent manque de cohérence est le défaut principal qu'objecteront une fois de plus ceux qui restent hermétiques à ces trop grandes variétés de climats. Pourtant, les titres s'enchaînent sans qu'on se sente réellement perdu. Les morceaux moins mélodiques sont suffisamment courts pour ne pas venir casser la dynamique d'ensemble. On se dit même que cette nouvelle production pourrait être la plus belle réussite d'un artiste pourtant habitué à l'excellence. "And everything changed (but i feel alright)", "Nothing at all", "Semi-bionic" sont autant de petits trésors à partager sans modération. Des webzines anglais spécialisés et aux goûts assurés comme Loud and Quiet ou The Quietus ne se sont pas trompés, classant déjà ce disque parmi les meilleurs sortis depuis le début de l'année.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20 avril 2022

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en " stand-by " (" Bye-Bye ..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : " Deserter's songs " en 1998, " The Soft Bulletin " en 1999, " The Sophtware Slump " en 2000, " It's a wonderful life " en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin

Panda Bear & Sonic Boom - Reset

" Reset " ? Pas vraiment aurait-on tendance à penser de prime abord. On reconnaît tout de suite Panda Bear dès les premières notes et le chant si caractéristique. Le génie mélodique derrière Animal Collective, c'est lui. Le style de Sonic Boom apparaît ici plus diffus, en filigrane. Les quelques arrangements psychés, c'est lui. Il faut dire que derrière le foisonnement sonore de Noah Lennox, le nom à la ville de notre Panda, difficile de se faire une place. Après le retour inespéré de son groupe à un niveau d'excellence avec " Time Skiffs " paru en février dernier, il en profite pour sortir un disque avec un ami de longue date. Les deux artistes se connaissent depuis plusieurs années, en tant que réfugiés en terre portugaise. L'ancien membre de Spacemen 3 n'a pas connu le même succès que son ex-compère parti formé Spiritualized pour le bonheur que l'on sait. La musique de Peter Kember est plus modeste que celle de Jason Pierce, mais ce n'

Nick Cave & The Bad Seeds, Kraftwerk, The Liminanas, Los Bitchos, DIIV, Aldous Harding, etc - Festival Rock en Seine - 26 août 2022

On ne pouvait pas finir l'été sans un festival. Bon ok, on avait été au Harbour Bristol Festival, mais celui-là était en plein centre ville, on n'y retrouvait pas vraiment l'ambiance d'un festival classique. On a donc joué au plus court de chez nous : Rock en Seine au parc de Saint-Cloud. D'autant que la programmation, cette année, était plutôt alléchante. On sentait que les programmateurs voulaient rattraper ces deux années perdues en raison du COVID. Le jeudi était dédié au rock pour "jeunes", même si peu d'entre eux écoutent encore du rock, avec la jeune garde britannique, Yard Act, Fontaines DC, Idles et comme tête d'affiche les valeurs sûres d'Arctic Monkeys. On avait plutôt choisi avec maman, le rock pour "vieux", avec la date du vendredi. Et oui, on assume complètement notre âge. On est arrivé presqu'à l'ouverture, en tout cas pour les premiers concerts. Les Bretons de Gwendoline - un rennais, un nantais, pour la paix