Voilà l'été qui arrive. Ce disque a été écrit par Jess Sylvester, alias Marinero en référence à l'ancienne profession de son père, - marin - , en quittant son San Francisco natal. Il est emprunt de nostalgie, de douceur, de farniente, d'été donc. Les sons sont très référencés : musiques de films, tropicalisme, bossa nova, pop Gainsbourgienne ou Hazlewoodienne. Tout fait penser à l'insouciance des années 60. Voilà un disque à la cool qui passe crème, comme un Mojito au bord de la piscine, comme ceux de Chris Cohen, surtout le sublime "Overgrown Path" sorti il y a bientôt dix ans déjà, avec une pointe brésilienne en plus. Un disque fait sur mesure pour la sélection FIP ou la playlist France Inter - le côté sud-américain, ça fait plus ouvert que la seule pop californienne de blancs-becs. Un disque pour profiter au maximum des terrasses, mode plus répandue que jamais actuellement en France. Un disque qui devrait rencontrer le succès donc. Et pourtant, on sait bien que non. Les musiques d'ambiance n'ont jamais fait exploser les chiffres de vente. Surtout celles qu'on réécoute volontiers à la maison, celles qui nécessitent d'y revenir souvent, parce qu'elles ne sont pas si simples que ça et qu'elles recèlent de nombreuses subtilités cachées et une grande variété de styles. Vous l'aurez compris, "Hella Love" fait partie de ces disques-là, ce qui devrait lui permettre, mine de rien, de dépasser largement l'été à venir.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...
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