Accéder au contenu principal

Pete Doherty & Frédéric Lo - The Fantasy Life Of Poetry and Crime

 

Après une longue pause, faute de sortie musicale probante, me voilà de retour avec quelques nouveautés plutôt emballantes. On commence par le come back d'un rockeur qu'on croyait perdu, le genre de candidat idéal au triste club des 27, ceux qui vont trop vite, trop fort, qui se brûlent les ailes et meurent à 27 ans comme Jim Morrison, Brian Jones, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Kurt Cobain ou Amy Winehouse. Pete Doherty a d'ailleurs eu une relation avec cette dernière. Si elle a fini par sombrer corps et âmes dans la drogue, lui, s'en est sorti miraculeusement. Les Libertines, après une entrée en matière fulgurante - on ne se lasse toujours pas de leur premier et formidable "Up The Bracket", classique rock du début des années 2000 - ont disparu rapidement des radars. Si tout réussissait alors au chanteur anglais - en couple avec la très médiatisée Kate Moss - le mode de vide "sexe, drogues et rock'n'roll" n'a qu'un temps et Doherty devient rapidement plus que l'ombre de lui-même, artistiquement comme physiquement. On sait que depuis quelques années, il semble couler des jours paisibles, en France, près d'Etretat, dans les bras d'une réalisatrice française. La France, l'amour, le vin, la bonne chaire, la campagne normande et la rencontre avec Frédéric Lo, voilà qui requinque son homme. Ce dernier, talentueux guitariste de l'ombre, est entre autres faits d'armes, en grande partie responsable du meilleur disque de Daniel Darc, le sublime et bien nommé "Crève Coeur". 

Le résultat de la collaboration entre Doherty et Lo est ici aussi miraculeux : un classique instantané rempli de mélodies pop ouvragées et délicieusement orchestrées. Une musique intemporelle, qui se fiche bien des tabloïds et des modes. Si certains doutaient encore du talent de songwriter de l'anglais, ce n'est plus possible à l'écoute du très beau "The Fantasy Life of Poetry and Crime". 



Commentaires

  1. Beaucoup aimé également alors que perso j'ai bien eu le temps de me lasser de the libertines.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ahah, les Libertines, c'est l'adolescence, ce nouveau disque est plus "adulte".

      Supprimer
  2. Et quelle élégance ! J'ai cru parfois entendre le meilleur de Divine comedy.

    RépondreSupprimer
  3. j'ai beaucoup aimé cet album, je me repasse les 3 premiers titres. et the libertines comme dit plus haut ne m'a jamais capté

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&