Accéder au contenu principal

Young Fathers - Heavy Heavy

Avec le disque de Gatien, je vous avais dit que peu importait les autres sorties du 3 février et bien, je dois avouer que cette semaine musicale fut riche avec aussi le nouvel album des écossais de Young Fathers. Car voici un disque qui pourrait tout emporter sur son passage. Une véritable machine de guerre, un rouleur compresseur, où les idées, les sons s'entrechoquent, dans un maelstrom convoquant aussi bien le rock, la soul, les rythmes africains. "Heavy Heavy" ressemble à une version festive de feu TV On The Radio ou des Animal Collective pour le plus grand nombre. Young Fathers ne fait pas référence au fait que ses trois membres sont de jeunes pères de famille, non, c'est de manière plus étonnante parce que les trois garçons ont le même prénom que leurs pères respectifs. Leur premier album "Dead" paru en 2014 avait remporté le Mercury Prize, depuis ils sont partis en tournée avec les grands frères de Massive Attack, précurseurs dans le mélange des genres, il y a trente ans de cela.

"Heavy Heavy
", déjà leur quatrième production, marque l'apothéose de leur style, ce qu'on appelle communément l'album de la maturité. C'est un véritable feu d'artifice sonore capable de combler tout un chacun, qui paraît malheureusement trop court tellement on aimerait que ces mélodies durent, s'étirent jusqu'à la transe. Ils seront de passage par chez nous, à Paris, à l'Elysée Montmartre le 24 février prochain. Dommage, nous ne pourrons pas nous y rendre, espérant qu'ils remettent ça cet été dans le cadre de festivals, car cette musique est faite pour cela, pour communier ensemble. Voilà déjà assurément un des grands disques de l'année 2023.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc