Accéder au contenu principal

Sufjan Stevens - Javelin

Je n'ai finalement pas attendu très longtemps avant de parler du dernier album de Sufjan Stevens. Le premier véritable depuis "Carrie and Lowell" sorti en 2015. Bien sûr, il y a eu quelques disques dans l'intervalle, mais ce fut plutôt des albums de transition, des albums où le chanteur s'essayait à d'autres voies pas toujours réussies il faut bien l'avouer. Là, il revient à ses premiers amours : le folk. Lui, qui en est désormais le roi incontesté depuis au moins "Illinoise". A l'époque de ce dernier, il voulait faire un disque par état américain - il y avait eu avant "Michigan". Ce challenge a été vite abandonné, trop ambitieux sans doute et Sufjan Stevens a connu ensuite quelques déboires personnels. Comme la mort de sa mère, Carrie, qui a inspiré son précédent grand disque. Pour ce nouveau, "Javelin", c'est le décès de son compagnon... bref, les textes ne sont évidemment pas d'une grande gaieté. D'autant que pour couronner le tout, Stevens est atteint du syndrome de Guillain-Barré, qui l'a tenu en dehors du circuit pendant un moment. "Javelin" est une nouvelle salve de chansons douces, belles, mélodiques, mélancoliques, remplies de choeurs déchirants. A mi-chemin entre l'ampleur de "Illinoise" et la noirceur intime de "Carrie and Lowell", c'est un brillant résumé de son talent hors norme. 
C'est simple avec lui, tout semble facile, couler de source. Pour la première fois, il s'attaque même au maître absolu du genre, toute génération confondue j'ai nommé Neil Young avec une reprise de "There's a World" présente sur le classique absolu "Harvest". Et on ne se rend même pas compte que la chanson n'est pas de lui, tellement elle se marie impeccablement avec le reste. Tel cupidon, il vient de nous asséner une nouvelle flèche, que dis-je un javelot... En plein cœur. 


Commentaires

  1. Merci pour la chronique ! Je ne me suis même pas rendu compte qu il y avait une chanson de Neil Young sur cet album. Album au demeurant réussi. Ceci dit, Sufjan Stevens restera toujours, selon moi, l auteur du sublime Fourth of july sur son précédent album. Un pur chef d œuvre, à faire craquer le plus endurci des hommes.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...