Accéder au contenu principal

The English Teacher - This Could Be Texas

Un groupe qui s'appelle English Teacher, il m'était presque impossible de ne pas en parler. Bah oui, c'est le métier de maman... Mais trêve de plaisanterie, le premier album de ce nouveau groupe britannique mérite évidemment bien mieux que ce clin d'oeil personnel. Mais pourquoi nommer son disque "This could be Texas" alors que toutes les influences semblent venir d'outre-Manche ? On y entend un peu de quelques nouveaux groupes récents : beaucoup de Black Country, New Road pour ses constants changements de rythmes et pour ses arrangements soignés ("Mastermind Specialism" et la plus évidente "This Could be Texas"), un peu de Dry Cleaning pour ce chanté-parlé un poil nonchalant et ses guitares acérées ("I'm not crying, you're crying", "R'n'B"). Ça fait déjà un moment qu'English Teacher font parler d'eux - ils étaient chez nous, à la Route du Rock hiver 2022 - sortant régulièrement des singles qu'on retrouve pour la plupart ici. Il a donc fallu attendre quelques années avant de voir enfin ce premier album. "R'nB" date par exemple de 2021. Les fans de la première heure ont pu découvrir au fur et à mesure la progression de cette formation qui pourrait rapidement faire partie de celles qui comptent. "This Could be Texas", à force de ressembler à beaucoup de musiques déjà entendues peut paraitre à première écoute un énième groupe anglais à ranger dans la catégorie de plus en plus fourre tout de post-punk : vite écouté, vite oublié. Et puis, si on se risque à y revenir, on s'aperçoit qu'il gagne en saveur au fil du temps pour planer progressivement au-dessus de la masse, pour toutes ces nuances, ces petits sons, ces micros détails qui marquent la différence. 
On regrettera juste l'auto-tuné et dispensable "Best Tears of your life". Hormis cela, c'est un quasi sans faute, en partie aussi grâce à Lily Fontaine, chanteuse à la personnalité bien affirmée - superbe final avec un "Albert Road" qui prend littéralement aux tripes. Surpris qu'aucun festival français n'ait pensé à eux pour l'été prochain, l'occasion aurait été idéal de les découvrir sur scène. 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...