Accéder au contenu principal

The Smile - Cutouts

Thom Yorke, Jonny Greenwood et Tom Skinner sont ultra productifs cette année, car voici "Cutouts" déjà leur deuxième album paru en 2024. Du temps de Radiohead - mais ce temps est-il complètement révolu ? -, le délai entre deux disques était autrement plus long, surtout depuis 2010. On attend toujours la suite de l'excellent "A Moon Shaped Pool" sorti en 2016. Radiohead est peut-être définitivement enterré mais ça n'est pas grave, The Smile l'a très bien remplacé. Le nom de la formation est évidemment ironique. Le genre de la maison n'est pas à la franche rigolade. "Cutouts" est d'ailleurs, peut-être leur disque le plus sombre, le plus calme, le meilleur aussi, tout simplement ("Bodies Laughing", entre autres, est belle à pleurer). Le travail de production est une fois de plus impeccable, de même que celui des rythmiques (celles de "No Words" se passent effectivement de mots). On se laisse progressivement emporter par ces morceaux hypnotiques qui ne demandent qu'à nous sortir de notre quotidien, de nous-mêmes. Nous voilà partis dans un monde parallèle, idéal quand le notre nous ennuie, nous lasse, nous énerve. Un refuge pour la fin des temps ? Comme beaucoup d'autres oeuvres de la divine paire Yorke/Greenwood, génies absolus de notre époque. 
Et on regrette de ne pas les avoir vus à Rock en Seine, le groupe ayant annulé quelques semaines avant l'événement - maladie ou accointances quelque peu gênantes de Greenwood avec la politique d'Israël ? il devait aussi y jouer avec un artiste israélien Dudu Tassa -, étant remplacé au pied levé par les Pixies. On ne sait pas encore quand le trio repartira en tournée, pour promouvoir cette nouvelle oeuvre supérieure. Peut-être pour la prochaine mouture du festival clodoaldien (oui, c'est comme ça qu'on appelle les habitants de Saint-Cloud !), comme une partie remise. Quoiqu'il arrive, on aura besoin de cette musique-là, jusqu'au bout. 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...