L'autre jour, au milieu des sempiternels "bonne année et bonne santé, surtout la santé, c'est important" - c'est vrai que l'année 2012, on s'en fout un peu, ce n'est qu'un chiffre après tout - , j'ai entendu un "heureuse année". Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a marqué. Cet adjectif si commun en apparence est devenu rare. Qui pour parler encore de bonheur aujourd'hui de peur d'être taxé de naïf, d'utopiste, de doux rêveur ? Comme si tout le monde avait subitement acquis l'intime conviction qu'on ne pouvait pas être heureux ici bas, que c'était une vue de l'esprit. Il suffit pour cela d'écouter la radio, de regarder la télévision, de lire les journaux pour apprendre une nouvelle catastrophe, une nouvelle crise, un nouveau drame; d'entendre les politiques - oui, cette année sera politique... - pour constater qu'il ne subsiste plus qu'un seul thème : l'argent. Etre riche ou ne pas être. Pas vraiment de quoi faire rêver. Et puis, que dire de cette sacro-sainte culture de l'image qui complexifie inutilement jusqu'au plus banal rapport humain. Paradoxalement, l'exigence semble de mise dans un monde où les valeurs essentielles se délitent. Ce début d'année est donc l'occasion idéale pour revenir aux fondamentaux, à un bonheur simple. A cette petite fille qui rit aux éclats sans trop savoir pourquoi. ("Do you realize that you have the most beautiful face ?") Parce que justement, elle ne connait pas encore les "malheurs du monde". Elle conserve son innocence intacte. Se souvenir de cet inoubliable concert de la Route du Rock en 2010 et maman qui pleurait sur "Do You Realize?". ("Happiness makes you cry"). Garder en mémoire que "life goes fast, it's hard to make the good things last". Tout simplement.
Do You Realize - that you have the most beautiful face
Do You Realize - we're floating in space -
Do You Realize - that happiness makes you cry
Do You Realize - that everyone you know someday will die
And instead of saying all of your goodbyes - let them know
You realize that life goes fast
It's hard to make the good things last
You realize the sun doesn't go down
It's just an illusion caused by the world spinning round
Do You Realize - Oh - Oh - Oh
Do You Realize - that everyone you know
Someday will die -
And instead of saying all of your goodbyes - let them know
You realize that life goes fast
It's hard to make the good things last
You realize the sun doesn't go down
It's just an illusion caused by the world spinning round
Do You Realize - that you have the most beautiful face
Do You Realize
PS : Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, dit-on, Pitchfork propose en ce moment un documentaire sur le pourquoi du comment du chef d'oeuvre des Flaming Lips - les lèvres en feu, tout un programme ! - "The Soft Bulletin". Pour les amateurs, c'est ici.
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