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cumgirl8 - The 8th Cumming

Cette semaine de sorties est pour moi la plus dense depuis le début de l'année. Après l'intouchable nouvelle parution de The Smile, nous voici faisant le grand écart avec le premier disque des quatre nanas bien délurées de cumgirl8. Il faut les voir sur la pochette de l'album et dans leurs clips pour saisir d'emblée le contraste. On n'est évidemment pas dans le bon goût. On flirte pour ne pas dire on embrasse à pleine bouche une vulgarité assumée. Bah oui, cette dernière ne doit pas être l'apanage seul du genre masculin. On pourra gloser des heures sur le bien fondé d'une telle mise en scène pour aborder le sujet du féminisme, puisque c'est, vous l'aurez compris, cela dont il est surtout question dans ce "The 8th Cumming", de plaisir féminin aussi. Le chiffre 8 fait sans doute référence à la bible dans laquelle il est synonyme de transcendance, résurrection. Associer la jouissance à la mort du Christ sur la croix, c'est verser assurément dans la provocation et le blasphème. 
Mais revenons plutôt au sujet qui nous intéresse ici avant tout, la musique. Celle-ci fait penser à la pop new-wave des brésiliennes de CSC qui, au mitan des années 2000, avait enchanté par son côté fun et débridé. Cumgirl8 a indéniablement gardé le côté débridé mais l'aspect fun a été remplacé par un parti pris plus revendicatif : l'heure est plus à l'urgence. Le féminisme a passé un stade supplémentaire et les influences sont plus à chercher vers le post-punk de Suburban Lawns, formation oubliée et pourtant essentielle. Si l'album s'essouffle un peu sur la longueur, on n'est pas prêt d'oublier les deux formidables singles "Karma Police" - finalement, j'ai réussi à trouver un lien avec Yorke/Greenwood - et "Ahhh!hhhh! (I don't wanna go)". 


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