Je vous avais déjà rapidement parlé du respect que j'avais pour ce groupe - ça doit être mon côté anar' ou au moins coco. "Ginette" est leur hymne, leur chanson indépassable, celle qu'ils chanteront toujours, constamment en rappel de leurs concerts. Ces paroles, cette mise en scène (la petite lampe au plafond lancée par le chanteur qui, dans le même temps, tourne sur lui-même avec son accordéon) et cette mélodie tournoyante, c'est irrésistible qu'on aime ou pas les Têtes Raides, ça vous fiche une de ces chairs de poule qui vous reste gravée là. En plein coeur. Moi, je suis tombé dedans en 1998, lors d'une Black Session, carte blanche à Yann Tiersen, à Rennes - oui, j'étais encore Rennais à l'époque, mais déjà plus pour très longtemps - à l'occasion des 20 ans des Transmusicales. Ce fut pour moi une de ces soirées musicales qui vous marquent à vie. J'avais moi aussi, comme le festival, qu'une petite vingtaine d'années, je ne connaissais pas grand chose à la musique. Je découvris en même temps le "Life On Mars" de Bowie, c'est dire, par le biais d'une géniale reprise de Neil Hannon. Et puis donc, pour finir, "Ginette", un truc qui sonne pourtant vieille France, titi Parisien, mais dont le message dépasse largement ce cadre étriqué. Les Têtes Raides ont récemment sorti un double CD/DVD Live, dans lequel ils reprennent en musique quelques poèmes célèbres de Genet, Rimbaud, Prévert ou Dubillard et aussi cette chanson de leur répertoire. Non pas que les textes soient forcément au niveau de ces illustres aînés, non, mais la partition y est au moins aussi belle... "La mer, ça n's'invente pas et nous on crève à rester là et c'est tout." La messe est dite.
et nous on crève à rester là
et le funambule beau qu'il est
marchant sur son fil
Charles il disait l'albatros
il en est mort
a marcher sur la terre
mais c'est pas fini
on va continuer
a voler dans les airs
et les supermarchés
pour nous donner l'air
de ne pas rien faire
et pour manger
on va s'aimer encore et encore
pendant des années
j'étais là moi monsieur
sinon on sait pas trop c'qu'il faut faire
et là y a la Ginette qui valse en guinguette
qu'a toujours un verre d'avance
des fois qu'on ferme la dernière porte
faut s'enivrer quoi qu'il arrive
et puis rêver et faire la fête
c'est des musiciens sur des tréteaux
tôt ou tard ça va s'écrouler
mais leur histoire on s'en fout
Ginette continue à tourner
sur cet air de ferraille et de verres cassés
allez Ginette!...
La mer ça n's'invente pas
et nous on crève à rester là
et c'est tout.
Ah oui elle est si belle celle-ci...
RépondreSupprimerOuh la. La premiere fois que je les ai vu, ca devait a la fin des annees 80, au Demi Lune a Muzillac; ils s'appelaient les Red Ted et etaient juste mauvais, une sorte de groupe mal inspire par les Pogues. Puis ils ont eu la bonne idee de changer radicalement, dans un registre plus humaniste/realiste. On se faisait souvent engueuler par le chanteur qui reclamait le silence a l'assistance; alors on se contentait de ne recommander une tournee de biere qu'entre chaque chansons...puis ca se detendait...Je me rapelle bien de ce chanteur qui faisait son jacques et le type a la tete rasee qui s'essouflait dans son saxo...C'etait bien, ca me rapelle aussi la Bretagne...
RépondreSupprimerBonjour, leur premier 45 autoproduit est en vente ici : http://ebay.eu/18pmWKJ
RépondreSupprimerEtudiant à Paris..gardé un très beau souvenir.Quelque chose de mystérieux vous transporte et vous fait voyager le temps de Ginette.
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