Accéder au contenu principal

David Bowie Is - Londres, Victoria and Albert Museum, 14 juillet 2013

Londres n'est pas la plus belle ville esthétiquement parlant, loin s'en faut. Pourtant, avec maman, c'est l'une de celles que l'on préfère. Alors, quand on a appris qu'au printemps et à l'été 2013, se déroulait là-bas la première exposition consacrée à notre plus grande idole commune, David Bowie, on se devait de faire le déplacement. 5 jours sur place, le temps de profiter de la chaleur inhabituelle, de découvrir des quartiers méconnus (Greenwich, Hampstead, Whitechapel ou Brixton), de courir les marchés (les classiques Camden Town, Portobello Road, Brick Lane - où j'ai réussi à dégoter le dernier vinyle de My Bloody Valentine à seulement 12 livres -, de fouiner dans les charity shops, de filer chez les disquaires, notamment le mythique Rough Trade et de constater malheureusement que la capitale britannique est fidèle à sa réputation d'une des villes les plus chères au monde. Malgré la pléthore de tentations, il n'est pas facile de réussir de vraies affaires. En comparaison, je me rappelle que dans sa cousine écossaise de Edimbourg, il pleuvait les vinyles à moins de 5 livres. Mais revenons à la raison principale de nos vacances londoniennes, David Bowie, l'enfant des bas quartiers de Brixton. Il est né au 40, Stansfield Road. En bons fans de base, nous sommes allés voir la maison et déploré qu'il n'y ait pas même une plaque dessus. Nous visitons l'exposition en nocturne, l'audioguide vissé sur les oreilles. Il y a deux grandes salles, remplies à ras bord de documents, vêtements, objets ayant appartenu à l'artiste. Au début, difficile de s'y retrouver, car l'ordre n'est pas intuitif. On s'attendait à une chronologie classique de sa carrière. Il n'en est rien. Le classement est thématique. De plus, les commentaires de l'audioguide se déclenchent automatiquement en fonction de l'endroit où l'on est. Si l'idée est ingénieuse, le résultat laisse parfois à désirer, créant un léger décalage entre ce qu'on a réellement sous les yeux et ce qui parvient entre nos oreilles. Mais peu importe ces quelques défauts tellement le matériau devant nous est impressionnant. Les costumes de Bowie surtout, qu'on retrouve tout au long de l'exposition, tous plus excentriques les uns que les autres. Preuve que le chanteur a toujours gardé un lien très étroit avec le milieu de la mode. Un témoignage ci-dessous d'une des ses prestations les plus mémorables, avec dans les choeurs un certain Klaus Nomi. Ce passage télévisé propulsera la carrière malheureusement météoritique du chanteur allemand :

Bowie chanteur, Bowie mannequin, donc - où l'on remarque qu'en plus d'être extrêmement mince, il n'est pas aussi grand qu'on l'aurait cru -, Bowie peintre et puis Bowie performer, Bowie acteur. Bowie créateur et Bowie formidable passeur. Même si, depuis les années 80, on peut déplorer qu'il ait perdu de sa superbe. Sans doute parce qu'il a été floué financièrement au milieu des années 70, il a cherché depuis à reprendre le dessus, peaufinant son image, devenant un incroyable businessman qui gère sa carrière de main de maître. Comme quoi, il est difficile de briller à la fois sur le plan artistique et dans les affaires. Mais si on peut lui savoir gré d'une constante depuis ses débuts au moment du Swinging London, c'est de ne jamais avoir eu peur du ridicule et d'avoir su garder la classe en toutes circonstances. A quelques exceptions près, comme dans l'inénarrable clip de "Dancing in the street" avec Mick Jagger, où les deux stars semblent s'y amuser comme des petits fous mais où la parodie semble poindre à chaque instant : on se demande si c'était bien l'effet escompté. C'est cette fantaisie permanente qui a divisé tout au long de sa carrière, mais c'est ce qui fait que Bowie est Bowie. En tout cas, on est juste parvenu à finir avant la fermeture, baclant la visite à la boutique par l'achat in extremis du livre de l'exposition. Pas grave, on se rattrapera en 2015 lorsqu'elle passera à Paris. Quand on aime...

"The Image", premier court métrage dans lequel a tourné David Bowie, en 1967 :

Commentaires

  1. Je n'en connais pas tant que ça, mais, pour moi, Londres est la plus belle ville du monde, et je t'envie de cette excursion à Londres et chez Bowie. Merci pour le partage.

    RépondreSupprimer
  2. Bah "Bowie is, was and will be" ... s'il évite de nous refaire des mauvais coups comme "The Next Day".

    Blague à part, malgré tout, un prince, un aigle, un grand. Une légende, quoi.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Danger Mouse & Black Thought - Cheat Codes

" Cheat codes " est un terme bien connu des amateurs de jeux vidéos dont je ne fais plus partie depuis de nombreuses années. Est-ce bien ou mal ? Je ne sais pas. C'est comme ça, ça ne veut pas forcément dire que c'est immuable. Les cheat codes, c'était quand on était bloqué dans le jeu, qu'on ne savait plus comment avancer, soit parce que ça devenait trop compliqué, soit parce que ça nous paraissait d'un coup buggé. Bien sûr, le plaisir n'était plus le même, on avait triché pour pouvoir continuer. Le rap n'a par contre jamais été ma came, vous devez le savoir, vous qui venez ici. Si vous aimez le rap, vous devez sans doute aller voir ailleurs. Car les fans de rock indépendant et de rap sont rarement les mêmes. Encore que l'époque est au brassage des genres, de plus en plus. Cet album de Danger Mouse, producteur de légende, ayant travaillé pour des groupes aussi variés que Gorillaz, Sparklehorse, Beck, The Black Keys, U2, Red Hot Chili Peppers,

Louise Attaque & Dominique A - Paris, Le Café de la Danse, 5 novembre 2022

Encore un concert avant de poursuivre notre rattrapage intensif des disques de 2022, ceux de Louise Attaque et Dominique A, réunis le temps d'une soirée grâce à France Inter. Décidément, encore des anciennes gloires des années 90, françaises cette fois-ci. Pour les premiers, c'est un grand retour accompagné d'un nouveau disque. Le second publie régulièrement des albums depuis ses débuts en 1992, trente ans déjà que " La Fossette " est paru. Si leurs premiers disques respectifs avaient marqué chacun à leur manière les esprits, cela fait bien longtemps que ni les uns, ni l'autre ne révolutionnent les genres. Entendre leur musique à la suite le temps d'une même soirée est assez révélateur des différentes approches. Celle des Parisiens de Louise Attaque - Gaëtan Roussel a le même accent parigot traînant que feu Daniel Darc - est festive, directe, presque naïve, aux influences plus marquées qu'à leur début, plus New Order que Violent Femmes désormais. Celle