Ça y est, me voici enfin dans les années 80... Décennie décriée à tous niveaux et notamment d'un point de vue musical. Pourtant, elle constitue pour moi l'essentiel de mes souvenirs d'enfance. Difficile alors de la renier. Même si les disques sélectionnés dans ce classement personnel m'ont été révélé plus tard. Le parcours méthodique de chaque millésime de cette décennie ouvrira, je l'espère, l'horizon des plus jeunes lecteurs de ce blog. Histoire de réévaluer ces années 80 injustement honnies. Franchement, rien que des disques du calibre de "Doolittle" et du premier album des Stone Roses, ça n'arrive pas si souvent. La preuve, le NME les avait classé, il y a quelques années, aux deux premières places des meilleurs disques de tous les temps. Rien de moins.
Un jeune dandy anglais amoureux de la France décide de s'y installer. Sur ce troisième disque, il fait même appel à Daho à la production et Françoise Hardy au chant. Le résultat est assez proche d'un Lloyd Cole, de Felt ou des House of Love : joliment romantique. Depuis, le chanteur avait un peu disparu avant de sortir un nouvel album - plutôt bon - il y a quelques semaines.
Les disques de rap ont rarement les faveurs de ce blog. C'est pourquoi en retrouver un dans un classement des meilleurs albums est d'autant plus rare. De La Soul est un groupe de rap à part, apôtre du cool, surtout ce premier essai qui mélange astucieusement ce qui semble être le meilleur de leur discothèque. Comme ils ont plutôt bon goût, ça donne une vraie réussite, copiée depuis, mais jamais égalée.
Ceux-là sont responsables de la plus belle chanson de l'univers - "Sensitive" - et ont malheureusement eu du mal à concrétiser sur la longueur d'un disque. Hormis peut-être avec ce "Snowball" qui s'il n'égalait pas bien sûr la fameuse chanson, nous prouvait au moins que c'est bien eux qu'ils l'avaient écrite et que si accident il y avait, il n'était pas si fortuit que ça.
Matrice est l'un des plus grands succès - disque d'or, quand même - de l'ermite Manset. Peut-être son album le plus sombre - "une époque à vomir" - aussi. Il nous toise, nous, pauvres humains, du haut de sa tour d'ivoire. Et ce qu'il en conclut ne fait pas plaisir à entendre. C'est le disque idéal à écouter pendant les soirées électorales, par exemple.
Les Talking Heads ont rendu leur tablier après une suite de disques plutôt dispensables après le mythique "Remain in Light". Byrne continue en solo, arrête l'expérimentation pour se plonger tête baissée dans les musiques du monde. S'il on ne devait garder qu'un seul disque de ce qu'on a appelé vulgairement la world music, ça serait peut-être celui-là.
Après quelques albums plutôt pop, la bande de Robert Smith revient à une certaine noirceur, plus adulte qu'à leurs débuts. Les titres s'étirent jusqu'à créer un climat de douce mélancolie. La carrière de la célèbre formation est ainsi jalonnée de disques plutôt fantaisistes ou plutôt sombres. Mais c'est dans le deuxième style qu'ils restent les plus réguliers en terme de qualité. Même s'il est sans doute trop long, 'Disintegration" replace les Cure dans le peloton de tête des groupes les plus influents de leur génération.
Ceux-là font le chemin inverse. Leur musique n'a jamais été aussi dansante et c'est justement ce style qui les a rendu presque aussi importants que Joy Division, le groupe originel. Bien jolie "Technique" en somme.
Dean Wareham mériterait de figurer au panthéon des songwriters les
plus importants du rock indépendant de ces 3 dernières décennies, que
cela soit en solo pour un magnifique premier album sorti cette année,
avec sa femme Britta Philips, avec ses précédentes formations, les
impeccables Luna et les précurseurs Galaxie 500, difficile de trouver
une faiblesse, une seule erreur de parcours. "On Fire" reste aujourd'hui
sa plus grande oeuvre. Plus que recommandable.
2. The Stone Roses - The Stone Roses
L'apogée du son Madchester, il est là. Avant, la ville était encore en avance sur son temps, engrangeait les groupes incompris de leur époque. Et puis, il y eut la tornade Stone Roses qui a mis tout le monde d'accord, des fans de Beatles jusqu'à ceux de la techno naissante. Facile à comprendre pourquoi la formation de Ian Brown n'a jamais réussi à en donner une suite digne de ce nom.
1. Pixies - Doolittle
Les Pixies sont les premiers (et les seuls?) à avoir deux albums classés en tête de mes tops annuels. Après "Bossanova" en 1990, voici donc mon disque de rock ultime toute période confondue. Quand la rage, la mélodie et la fantaisie se rencontrent de manière aussi brillante, cela ne peut faire que des étincelles. Le miracle ne s'est jamais reproduit depuis, de façon aussi spectaculaire et ce n'est pas Frank Black et ses nouveaux Pixies qui me contrediront.
Paul's Boutique des Beastie Boys...Et puis, j'ai un petit faible pour le NY de Lou Reed....mais bon c'est plus lie a mon histoire. Dites moi les veinards, il parait qu'ils vont reediter le Stone Roses pour votre disquaire Day...enfin j'imagine que ce sont les Anglais qui en ont eu l'initiative...J'aurais bien voulu l'avoir pour mon bouclard , moi! Salutations!
RépondreSupprimerDes Beastis Boys, je préfère "Ill Communication", rien que pour "Sure Shot" et "Sabotage". Pour le Lou Reed, disons qu'il me laisse assez indifférent... Pour la musique - pas les textes, hein ? - on n'est quand même pas loin du rock FM ! Effectivement, il prévoit le Stone Roses pour le disquaire day : http://disquaireday.fr/artistes-2014/ A+
SupprimerExcellent top :) Surpris (de la soul), moins surpris (field mice, pixies...), mais au final, ravi !
RépondreSupprimerEt puis j'ai des découvertes à faire :)
Grande année, 89! "Disintegration", "Doolitle", "The Stone Roses", 3 albums de chevet dont je ne me lasse pas après 25 ans. "Technique", du grand New Order (j'adore particulièrement le dernier titre "Dream attack", un de mes 3 ou 4 préférés du groupe).
RépondreSupprimerJ'ajouterai "Cheyenne Autumn" de Murat (autre album de chevet), et "Sensitive" est pour moi aussi la plus belle chanson de l'univers, et plus encore!
Cordialement.
Oui effectivement, "Dream Attack", je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas sélectionnée pour ma playlist.
SupprimerJe trouve quand même le Murat un peu kitsch au niveau du son, qui sonne très eighties.
Super ce top ! Faut dire que 1989 fût une très grande année, un cru d'exception !
RépondreSupprimerPleins d'albums cités que j'ai (7) et certains que j'adore même :
Les LP de Pixies, Galaxie 500 et The Field Mice : CHEF D’ŒUVRE ABSOLUE !! Pour The Field Mice, tu as raison par rapport à "Sensitive" qui est une magnifique chanson, un bijou Pop suprême. Mais ce "Snowball" n'est pas le seul good album du groupe. Ecoute bien les suivants, "Skywriting" (1990) et le plus éthéré "For Keeps" (1991) qui sont tous deux de très bonne facture. Mention spéciale à "For Keeps"....mais ce n'est que mon humble avis !
"The Stones Roses", "Technique" et "Disintegration" : 3 superbes albums aussi. De La Soul, "apôtre du cool" : Tout à fait d'accord, du rap groovy à la coolitude extrême, à mille lieux du gangsta rap !!!
Perso, je me permettrais de rajouter à ta superbe sélecta :
Spacemen 3 – Playing With Fire
Felt - Me And A Monkey On The Moon
Fugazi - 13 Songs
The Sneetches - Sometimes That’s All We Have
The Pastels - Sittin' Pretty
Beat Happening - Black Candy
The Wedding Present - Bizarro
Nirvana - Bleach..............
A +
1989... Je crois que je commence déjà à me détourner des musiques trop actuelles, même je reste abonnée aux inrocks (à cette époque je les ai tous depuis le n°1). J'explore les classiques à coup de brouettes dans les médiathèques... Du coup, Galaxie 500, Pritchard et Field Mice sont passés à la trappe.
RépondreSupprimerLe Felt dont parle Franky01 fait partie des albums que j'ai fortement réévalués avec le temps.
Les Stone Roses, je n'en ai jamais fait tout un fromage. I wanna ba adorded, Waterfall, Foool's God etc sont de grandes chansons, mais, je n'ai jamais été emballée par le groupe.
Par contre Doolittle... Oui, là, on est dans une musique qui continue toujours à me parler...
Disintegration et Technique, ces deux-là, je n'arrive pas à savoir s'ils ont bien veilli ou si c'est purement ma nostalgie qui les valorise. En tout cas, chose qui est rarement dire, c'est l'album où Robert Smith découvre vraiment sa voix. Les concerts de l'époque le montre en pleine capacité vocale. Et ici, il fait de sa voix un vrai instrument...
Le Manset, je suis passée à côté à l'époque. Mais oui, il a sa place dans le top10. Un album taillé dans le roc!
Quant à David Byrne, voilà un artiste dont on ne parle pas assez. Son oeuvre solo est remarquable et cet album une petite merveille (qu'il faudrait que je récupère un de ces quatre). Complètement d'accord avec toi!