Accéder au contenu principal

Neutral Milk Hotel (+ Laetitia Sadier) - Paris, Le Trianon - 25 mai 2014

Quand nous sommes entrés dans la salle du Trianon en ce dimanche soir, nous sommes tombés sur une étonnante rockeuse. Sa guitare apparaissait minuscule portée ainsi en bandoulière autour d'un corps aussi massif. Pourtant, la musique de Laetitia Sadier, ex-chanteuse des Stereolab, n'est pas spécialement puissante. Elle joue un rock hors pistes, où la surprise et l'originalité semblent prévaloir sur tout le reste, mélodies comprises. Ça fonctionne parfois comme sur "Cobra and Phases Group Play Voltage in the Milky Night", mon préféré de Stereolab, ici pas vraiment. Même si Laetitia dégage quelque chose de profondément humain, simple et abordable. A l'inverse de sa musique. Dommage.

Il faudra ensuite attendre trente longue minutes avant d'entendre les stars d'un soir. Neutral Milk Hotel, auteurs d'un album exceptionnel les ayant rendu cultes bien après coup. Ce qui fait que ce concert en devient le premier véritable du groupe à Paris - d'ailleurs, c'est peut-être vraiment le cas, non ? Plus de quinze ans après. Très vite, on est porté par la voix nasillarde et braillarde du génial Jeff Mangum. Le gars ressemble à un clochard avec sa barbe de six mois, sa chemise à carreaux et sa casquette. On sait immédiatement que le chanteur ne sera pas un bavard. Hormis quelques timides "merci beaucoup" en français et bien sûr ses chansons, il ne communique pas avec le public. Ses acolytes au look encore plus improbables sont quand même plus expansifs. Le bassiste a une sorte de collant de gamine sur la tête. Le batteur semble avoir une fausse moustache. Et que dire du multi instrumentiste avec sa barbe piquée au père Noël... Mais tout cela participe de cette joyeuse fanfare bordélique. Si la grande majorité de l'assistance est totalement conquise - rarement entendu un tel enthousiasme du public parisien -, nous restons un peu sur notre faim. Mi folk, mi grunge, leur musique brinquebalante respire fortement l'Amérique profonde. Et le folklore, ce n'est pas trop notre truc. Bien sûr, il y a "Oh Comely" et surtout "In the Aeroplane over the sea", chanson éternelle éponyme d'un disque miraculeux écrit par une bande de péquenots alors en état de grâce. Le morceau est malheureusement trop vite expédié. J'avoue avoir pourtant été aux bords des larmes. "...And when we meet on a cloud I'll be laughing out loud I'll be laughing with everyone I see Can't believe how strange it is to be anything at all". On aurait aimé finir là-dessus, car comment enchaîner après ça ?

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...