Accéder au contenu principal

Top albums 1979

Ça devait arriver puisque 2015 m'ennuie assez largement, je reviens à mes top annuels. 1979 : me voilà passé dans les années 1970, des années que je n'ai presque pas vécues. Mais ça ne m'empêche pas de m'y plonger car ce ne sont pas les bons disques qui ont manqué. A cette époque-là, on retrouvait plus ou moins les mêmes têtes chaque année. Les groupes avaient l'habitude de sortir un album tous les ans. Joy Division et les Talking Heads se disputent une fois de plus (après 1980) les premières places avec deux chefs d'oeuvre incontournables. Les Jam et le fameux "London Calling" des Clash suivent pour l'emprunte punk anglais. Après, il y a les plus azimutés B52's et leurs deux fabuleux singles, "Planet Claire" et "Rock Lobster", XTC, là aussi avec au moins un simple inoubliable, "Making Plans For Nigel" ou les Sparks qui découvrent alors la disco avec Giorgo Moroder. Enfin, il y a d'un côté les très légers Undertones, sorte de réponse irlandaise aux Ramones, et, de l'autre, les très sérieux mais non moins passionnants Gang of Four et Wire. Si avec tout ça, vous n'y trouvez pas votre compte...

10- Sparks - N°1 in Heaven
Oh ! Giorgio Moroder, le pape de la disco dans ce classement ! Oui, mais les Sparks ne sont pas Sheila et forcément le disque a un peu plus de tenue. Avec le recul, la collaboration semblait même évidente tellement les goûts des uns pour l'outrance et le kitsch - mais attention, toujours classe - ne pouvaient que se marier avec les claviers de l'autre.

9- The Undertones
Les Undertones, c'est un peu l'équivalent irlandais des Ramones : même punk ultra mélodique aux paroles simplistes mais à l'effet immédiat. Une sorte de rock délicieusement régressif. Ils sont responsables d'au moins un hymne incontournable, "Teenage Kicks", le "Smells Like Teen Spirits" de l'époque. Malheureusement, comme beaucoup de formations associées au mouvement punk, ils ne réussiront pas à prendre en marche le train de la new wave. Restent les quelques "tubes" de ce premier essai qui ont conservé toute leur saveur près de quarante ans après.

8- Wire - 154
Wire a, en trois albums exemplaires (et essentiels) et autant d'années, défini une nouvelle vision du rock. Un rock exigeant, touffu, concis et radical dont les influences sont encore perceptibles aujourd'hui. A la fois novateur (on pense parfois aux Pixies avec dix ans d'avance) et bien ancré dans son époque, le rock de Wire est de ceux qui résistent le mieux à l'épreuve du temps. La preuve, le groupe continue d'officier en proposant toujours des disques largement dignes d'intérêt.

7- Gang Of Four - Entertainment !
Ces quatre-là nous viennent de Leeds et c'est peu dire qu'à leur écoute, on imagine bien qu'on ne doit pas rigoler tous les jours là-bas. Il faut donc voir de l'humour dans le titre de leur disque, "Entertainment !". Mais le dessin de la pochette situe déjà bien le décalage. Il y est question de politique, de positions bien établies. Leur rock tendu est à cette image : intègre et sans concession. Un modèle pour tout rockeux en mal de crédibilité.

6- XTC - Drums & Wires
La pop de ces anglais est encore fofolle, on pense à des Talking Heads britanniques, qui auraient donc avalé plus de Beatles que de Velvet Underground. Leur musique deviendra adulte au beau milieu des années 80. Il n'empêche, ce disque, qui contient leur seul presque tube "Making Plans for Nigel", est l'un de mes préférés. La nostalgie de l'adolescence sans doute.

5- The B52's - The B52's
Ces américains inventent le rock martien dix ans ou presque avant les Pixies (encore eux!). Ce premier disque reste unique en son genre. On a rarement depuis produit un rock qui marie aussi intelligemment exigence musicale et grand n'importe quoi. "Rock Lobster" est à ce titre un modèle du genre. Ce type de musique totalement débridée manque cruellement à notre époque.

4- The Clash - London Calling
Attention classique de chez classique. L'un de ces rares disques impossibles à négliger même quand on n'aime pas le punk. Parce "London Calling", ce n'est pas du punk, c'est tout simplement du rock, dans tout ce qu'il peut avoir de fédérateur, capable de mettre tout le monde d'accord, grands-parents et petits-enfants compris. Quelques années plus tard, on essaie de nous faire croire que c'est U2 ou Coldplay qui ont repris le flambeau en remplissant les stades. Preuve que c'était bien, 1979.

3- The Jam - Setting Sons
Souvent délaissé des palmarès ou des listes de groupes influents, The Jam mérite beaucoup mieux qu'une modeste estime. "Setting Sons", leur meilleur disque, est un impressionnant alliage entre puissance sonore et mélodies redoutables. Plus carré qu'aucune autre formation affiliée au mouvement punk, Paul Weller et sa bande en gardaient l'esprit tout en affichant un talent mélodique bien au-dessus de la moyenne.

2- Talking Heads - Fear Of Music 
Ça y est la collaboration entre les Talking Heads et Brian Eno marche à plein tube après un "More songs about buildings and food" décevant (toute proportion gardée, on parle des Talking Heads, hein). "Fear of music" reste une réussite absolue, à tout point de vue. L'un des groupes les plus importants de l'histoire du rock.


1- Joy Division - Unknown Pleasures
Comment vous parler encore de Joy Division et de ce premier disque dont la pochette trône sur bon nombre de tee-shirts de trentenaires ou quadragénaires ? Un album et un groupe qui ont traversé ainsi les époques en devenant un signe de ralliement de la cause indie rock, symbole d'un certain mal être ou plutôt d'une certaine mélancolie. Histoire de dire que nous ne sommes pas complètement adaptés à vivre, mais que nous avons quelques bouées, comme ces "plaisirs" plus si inconnus que ça. Une bonne nouvelle.


Commentaires

  1. Beau top, avec évidemment "Unknown Pleasures" en tête (pour les 25 ans jour pour jour de la pendaison de Ian Curtis, joli clin d'œil).
    J'aurais quand même bien glissé un petit Jacno parmi les dix sélectionnés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est 35 ans même (et oui, déjà !). Pour Jacno, tu as raison : il aurait pu en être ! Mais bon, la concurrence était rude.

      Supprimer
    2. Exact ! J'ai ripé sur le clavier numérique, mea culpa.

      Supprimer
  2. Mon top de 1979 :
    1 THE CLASH : LONDON CALLING
    2 XTC : DRUMS & WIRES
    3 JOY DIVISION : UNKNOWN PLEASURES
    4 TALKING HEADS : FEAR OF MUSIC
    5 GANG OF FOUR : ENTERTAINMENT
    6 THE B'52'S : THE B'52'S
    7 RUTS : THE CRACK
    8 THE CURE : THREE IMAGINARY BOYS + BOYS DON'T CRY
    9 THE POLICE : REGGATTA DE BLANC
    10 P.I.L. : METAL BOX
    11 JOE JACKSON : LOOK SHARP + I'M THE MAN
    12 THE UNDERTONES : THE UNDERTONES
    13 THE JAM : SETTING SONS
    14 THE SPECIALS : THE SPECIALS
    15 PAUL COLLINS'BEAT : THE BEAT
    16 AC/DC : HIGHWAY TO HELL
    17 THE STRANGLERS : THE RAVEN
    18 MADNESS : ONE STEP BEYOND
    19 BUZZCOCKS : A DIFFERENT KIND OF TENSION
    20 GARY NUMAN : THE PLEASURE PRINCIPLE

    RépondreSupprimer
  3. Oui! La liste proposée au dessus me plaît et résume l'essentiel... On avait quand même de la chance de pouvoir écouter tous ces chefs d'oeuvre dans une seule année!

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...