Accéder au contenu principal

Deerhunter - Fading Frontier

Voilà un des rares groupes actuels qui ne me déçoit jamais, qui parvient à se renouveler à chaque fois. Depuis "Microcastle" - mon préféré même si j'ai loupé le premier épisode -, je suis attentivement la carrière passionnante de Bradford Cox, ce rockeur atypique atteint de la maladie génétique nommée le syndrome de Marfan, responsable entre autres de sa grande taille et de sa maigreur. Après un "Monomania" très rock, l'écoute de ce "Fading Frontier" surprend d'abord, mais passé cette première impression mitigée, le charme finit par agir rapidement. On retrouve l'indéniable savoir-faire du bonhomme pour trousser des mélodies qui vous trottent rapidement dans la tête. "Breaker", écrit pour une fois en collaboration avec Lockett Pundt, son vaillant "bras-droit" chez Deerhunter, en fait assurément partie. "Fading Frontier" est une nouvelle pierre à l'édifice, une nouvelle démonstration du talent polymorphe de Cox, une facette plus pop qu'à l'accoutumée.
Un titre comme "Take Care" vient même faire la nique à Beach House et tout ça, avec un naturel et une décontraction désarmants. Après, on pourra toujours lui reprocher de tourner inlassablement autour du disque parfait, de son chef d'oeuvre qui reste encore à écrire. Mais en a-t-il seulement envie ? En a-t-on seulement envie ? La vie est trop courte pour s'emmerder avec les chefs d'oeuvre : pas faux.

Clip de "Snakeskin" :

Clip de "Breaker" :

Clip de "Living My Life":

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,