Accéder au contenu principal

Orval Carlos Sibelius - Ordre et Progrès

Une fois n'est pas coutume, c'est maman qui m'a fait écouter en premier le nouveau disque d'Orval Carlos Sibelius auquel j'étais étonnamment passé à côté. Pourtant, j'avais bien apprécié le précédent. J'aimais la pop psychédélique et chamarré de son auteur. À l'époque, il chantait en anglais et vu la concurrence dans le domaine, il paraissait difficile pour lui de sortir du lot. "Ordre et Progrès" est chanté uniquement dans la langue de Molière et c'est en plus très bien écrit. On pense immédiatement à la pop lettrée et savante d'un Arnaud Fleurent-Didier. Les mélodies y sont plus inspirées de la musique anglo-saxonne, les arrangements plus foisonnants, les textes plus distanciés aussi. Si le début du disque est formidable, "Coupure générale" est par exemple une superbe réussite, avec ses paroles qui capturent intelligemment l'époque, la suite est plus aléatoire, on s'y perd un peu, pas bien sûr de comprendre où Orval Carlos Sibelius veut nous emmener. Le surplus d'arrangements alourdit aussi l'ensemble, mais le déguisement du chanteur en soldat romain annonce la couleur : on est plus dans un péplum quand dans un film intimiste. 
Après les récents disques de Cheveu ou La Femme, ce "Ordre et Progrès" reste une nouvelle excellente raison de croire à la vitalité d'une pop française différente. Décidément, en s'éloignant de plus en plus de l'esprit punk des débuts, Born Bad Records n'en finit pas de démontrer son importance sur la scène hexagonale.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...