Il y a des chanteurs dont on croise la route un peu par hasard. Nicolas Falez en fait partie. Je me rappelle de son ancien groupe, Superflu, à la fin des années 90. Il affichait une certaine forme de modestie jusque dans son nom. Il avait profité alors d'un certain regain d'intérêt pour la musique d'ici (Dominique A, Katerine, Miossec, Autour de Lucie, etc). Les fontaines Wallace sont de ces belles installations qui passent malheureusement trop souvent inaperçues. Par contre, personne ne peut dire qu'elles soient superflues. Pour ceux qui savent voir, elles embellissent un cadre quotidien parfois assez gris. La musique de Falez n'a pas vraiment changé, juste mûri. Elle a passé la "quarantaine". Les textes sont sombres, assez résignés avec pas mal de résonances politiques ("président de personne", "général des défaites", "nous cherchons l'architecte mais nous n'avons trouvé que des ouvriers inquiets", etc). Des paroles aux multiples interprétations, personnelles ou non. Les arrangements épousent parfaitement les mélodies, de manière simple et naturelle. Comme un Miossec à la colère rentrée, aux propos moins frontaux et à fleur de peau, mais au constat similaire.
"Trop de chanteurs alors je vais me taire" disent les Fontaine Wallace sur "Plongeon", dernier titre de ce premier album particulièrement réussi. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas entendu ce type de pop française. Depuis Superflu ? Trop de chanteurs sans doute, mais sûrement pas une raison valable pour taire une si belle exception.
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