Accéder au contenu principal

Spiritualized - And Nothing Hurt

Je suis peut-être le seul à le penser mais je trouve que la musique de Spiritualized se bonifie au fil des disques. Je ne considère pas, comme beaucoup, que "Ladies and gentlemen, we are floating in space" sorti en 1997, soit le chef d'oeuvre indépassable de Jason Pierce. Je le trouve trop touffu, trop long, assez indigeste au final. Il a pour moi fait bien mieux depuis. Son précédent "Sweet Heart, Sweet Light" avait par exemple frôlé la première place de mon top albums 2012. Depuis vingt ans, le groupe a sorti peu d'albums - il a fallu attendre 6 ans pour ce dernier - mais ils semblent de plus en plus sereins, apaisés, ramassés - toute proportion gardée, la plupart des morceaux faisant encore plus de cinq minutes. Avec l'âge, on arrive à se contenter de l'essentiel. Certains pourront le regretter. Mais c'est avant tout, ce que j'aime dans cette musique : ces délicates ballades pop psychédéliques avec orchestre à cordes. Il faut attendre "On The Sunshine" - le seul titre dispensable du lot - la cinquième chanson de ce "And Nothing Hurt" pour entendre des guitares vraiment rock. 
Il n'y a ici pas de morceaux de bravoure aussi évidents que "Hey Jane" sur le précédent. On pourrait tout de même donner une mention spéciale à "Perfect Miracle", double du magnifique "Ladies and gentlemen, we are floating un space", la chanson, à "The Morning After" qui commence comme du Velvet Underground pour finir dans une orgie sonore, une cacophonie d'instruments assez jouissive ou l'enivrante mélodie finale de "Damaged" répétée ad libitum sur près de la moitié du morceau en lent crescendo. Pierce a annoncé que cet album serait sans doute son dernier, car écrire et composer lui demandait trop de temps et d'énergie. Quand on voit le chemin parcouru, on se dit que c'est bien dommage. Il peut bien prendre son temps. Ce nouvel album sera encore parmi mes disques préférés de l'année.

Commentaires

  1. Je suis tout à fait d'accord avec toi : la musique de Jason Pirece/Spiritualized se bonifie au fil du temps et les 2 derniers albums ("Songs In A&E" et "Sweet Heart Sweet Light") sont d'excellente facture, du très bel ouvrage, entre raffinement mélodique et recherches soniques. Même si j'aime beaucoup les 3 premiers (mention spéciale à "Lazer Guided Melodies"), les deux disques précités ont été parmi mes préférés de 2008 et 2012.
    "And Nothing Hurt", disque de l'année ??? J'en ai bien l'impression.
    A +

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,