Accéder au contenu principal

No Age - Goons Be Gone

Non, il n'y a pas d'âge. Pas d'âge pour se replonger dans les trois premiers disques de Wire par exemple et tout ce passionnant mouvement qu'on a appelé et appelle toujours le post-punk - bah ouais, on est encore dans l'après punk, non ? Alors, quand je suis retourné vers les nouveautés, c'est surtout ce style qui m'a intéressé en premier lieu, de manière plus ou moins consciente. Le duo californien No Age fait déjà des disques depuis plus de quinze ans mais j'étais jusque là resté assez indifférent à leur musique, trouvant à tort peut-être qu'elle n'inventait rien et que cela restait somme toute assez basique. "Goons Be Gone" est donc arrivé à point nommé. Parce qu'il faisait la parfaite jonction avec les vieux albums que je me mettais subrepticement à réécouter. Parce qu'il venait en même temps montrer que je m'étais trompé sur le compte de ce groupe. 
Leur musique n'est pas une simple ligne droite d'autoroute, elle sait se faire sinueuse et prendre des chemins de traverse. On flirte entre le post-punk anglais et le grunge américain, Wire et Sebadoh, pour un résultat jamais lassant, souvent original. Les titres sont courts, les guitares tranchantes, les mélodies masquées sous les effets, comme celles de My Bloody Valentine. On enchaîne les plages atmosphériques et les morceaux plus immédiats, en mode "tatapoum" comme aurait dit un certain Bernard Lenoir - au passage, on a appris avec tristesse le décès d'Yves Thibord, compagnon des soirées "cosmopop" du black. C'est 40 ans de rock aventureux qui se retrouve résumé par "Goons to be gone". Ce n'est pas rien. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...