Non, il n'y a pas d'âge. Pas d'âge pour se replonger dans les trois premiers disques de Wire par exemple et tout ce passionnant mouvement qu'on a appelé et appelle toujours le post-punk - bah ouais, on est encore dans l'après punk, non ? Alors, quand je suis retourné vers les nouveautés, c'est surtout ce style qui m'a intéressé en premier lieu, de manière plus ou moins consciente. Le duo californien No Age fait déjà des disques depuis plus de quinze ans mais j'étais jusque là resté assez indifférent à leur musique, trouvant à tort peut-être qu'elle n'inventait rien et que cela restait somme toute assez basique. "Goons Be Gone" est donc arrivé à point nommé. Parce qu'il faisait la parfaite jonction avec les vieux albums que je me mettais subrepticement à réécouter. Parce qu'il venait en même temps montrer que je m'étais trompé sur le compte de ce groupe.
Leur musique n'est pas une simple ligne droite d'autoroute, elle sait se faire sinueuse et prendre des chemins de traverse. On flirte entre le post-punk anglais et le grunge américain, Wire et Sebadoh, pour un résultat jamais lassant, souvent original. Les titres sont courts, les guitares tranchantes, les mélodies masquées sous les effets, comme celles de My Bloody Valentine. On enchaîne les plages atmosphériques et les morceaux plus immédiats, en mode "tatapoum" comme aurait dit un certain Bernard Lenoir - au passage, on a appris avec tristesse le décès d'Yves Thibord, compagnon des soirées "cosmopop" du black. C'est 40 ans de rock aventureux qui se retrouve résumé par "Goons to be gone". Ce n'est pas rien.
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