Accéder au contenu principal

Hen Ogledd - Free Humans

Vendredi dernier la concurrence était rude dans les sorties de la semaine. Jugez plutôt : Fleet Foxes, Sufjan Stevens, Sophia, Idles, Bob Mould, Thurston Moore, et j'en passe. Et pourtant, mon préféré est le "Free Humans" de Hen Ogledd, qui signifie "Le vieux nord" ("The old north") en gallois. Hen Ogledd, c'est comme si Robert Wyatt faisait des reprises de ABBA. Oui, je sais, dis comme ça, ça parait assez improbable comme rencontre. Richard Dawson, le leader - aussi actif en solo - a des faux airs de l'ancien batteur de Soft Machine, que aussi bien physiquement que vocalement. De plus, ils sont quatre, deux hommes et deux femmes, comme les célèbres suédois. 

Ce nouvel album est rempli à ras bord (près de 80 minutes !) de chansons en tous genres, certaines faciles d'accès et à la mélodie immédiate ("Farewell", "Trouble", "Crimson Star", "Space Golf", etc), d'autres beaucoup moins évidentes ("Kebran Gospel Gossip", "Paul is 9th Tall (March Gras)", etc). Pourtant, il demeure plusieurs constantes derrière tout ça : une incroyable liberté artistique, un amateurisme revendiqué dans les arrangements, un étonnant mélange de fun et d'élitisme. Parfois terriblement simple et basique, parfois outrageusement alambiquée, la musique est à l'image de la pochette bariolée. Le groupe semble ne pas se fixer de limites, hormis celle de se faire plaisir avant tout, ce qui fait de ce "Free Humans" un disque foisonnant, ardu à engloutir du premier coup, qui nécessite de nombreuses écoutes pour en venir à bout. A chaque fois, on y découvre de nouvelles pistes à emprunter. Décidément, les Gallois resteront toujours ces empêcheurs de tourner en rond, ces brillants adeptes de pop déviante, ces "beautiful losers".

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Danger Mouse & Black Thought - Cheat Codes

" Cheat codes " est un terme bien connu des amateurs de jeux vidéos dont je ne fais plus partie depuis de nombreuses années. Est-ce bien ou mal ? Je ne sais pas. C'est comme ça, ça ne veut pas forcément dire que c'est immuable. Les cheat codes, c'était quand on était bloqué dans le jeu, qu'on ne savait plus comment avancer, soit parce que ça devenait trop compliqué, soit parce que ça nous paraissait d'un coup buggé. Bien sûr, le plaisir n'était plus le même, on avait triché pour pouvoir continuer. Le rap n'a par contre jamais été ma came, vous devez le savoir, vous qui venez ici. Si vous aimez le rap, vous devez sans doute aller voir ailleurs. Car les fans de rock indépendant et de rap sont rarement les mêmes. Encore que l'époque est au brassage des genres, de plus en plus. Cet album de Danger Mouse, producteur de légende, ayant travaillé pour des groupes aussi variés que Gorillaz, Sparklehorse, Beck, The Black Keys, U2, Red Hot Chili Peppers,

Louise Attaque & Dominique A - Paris, Le Café de la Danse, 5 novembre 2022

Encore un concert avant de poursuivre notre rattrapage intensif des disques de 2022, ceux de Louise Attaque et Dominique A, réunis le temps d'une soirée grâce à France Inter. Décidément, encore des anciennes gloires des années 90, françaises cette fois-ci. Pour les premiers, c'est un grand retour accompagné d'un nouveau disque. Le second publie régulièrement des albums depuis ses débuts en 1992, trente ans déjà que " La Fossette " est paru. Si leurs premiers disques respectifs avaient marqué chacun à leur manière les esprits, cela fait bien longtemps que ni les uns, ni l'autre ne révolutionnent les genres. Entendre leur musique à la suite le temps d'une même soirée est assez révélateur des différentes approches. Celle des Parisiens de Louise Attaque - Gaëtan Roussel a le même accent parigot traînant que feu Daniel Darc - est festive, directe, presque naïve, aux influences plus marquées qu'à leur début, plus New Order que Violent Femmes désormais. Celle