Nouvelle attente avant d'écrire ici et pourtant, là encore, le disque ressemblait à une évidence, eut égard aux titres déjà disponibles en ligne, les excellents "Juste de passage" et "Mes péchés s'accumulent". Le titre de l'album est étrange, "Flux flou de la foule", un jeu sur les mots, un virelangue, pour dire la primauté de notre individualité, ce qui fait notre différence, par rapport aux généralités, au prêt-à-penser dont on nous abreuve, pour que nous ne soyons plus qu'une foule, floue, un flux déshumanisé. Pour ce nouveau disque, la chanteuse a fait appel à Marc Mélia, talentueux metteur en son bruxellois. Il en ressort une œuvre complexe et riche, où tout semble avoir été longuement peaufiné, tant au niveau des textes, parmi les plus beaux de Françoiz Breut, que de l'habillage des chansons.
Voilà une artiste qui s'est fait connaître au milieu des années 90, par l'intermédiaire de son compagnon de l'époque, Dominique A. Ce dernier est devenu depuis, une référence, un modèle dans la chanson française un tant soit peu exigeante. Malheureusement, sa carrière solo à elle, en comparaison, n'a jamais décollé. Ce n'est sûrement pas avec ce pourtant impeccable nouvel album, non calibré pour le matraquage médiatique, que cela va changer. La voilà donc bien en dehors du flux, libérée de tout carcan plus ou moins protecteur - les nombreuses collaborations de ses premiers enregistrements - , à l'image du visage radieux qu'elle exprime sur la pochette. Elle vise plus juste. Elle n'est plus floue. Et tant pis, si pour les autres, ça ne change rien, on l'envie quand même.
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