Accéder au contenu principal

Destroyer - Labyrinthitis

Voilà un disque que j'écoute depuis de nombreuses semaines, magie de l'internet et de la fuite de plus en plus fréquente du matériel des maisons de disques. Il fallait sans doute ça pour apprécier ce nouvel album des Canadiens de Destroyer à sa juste valeur. Car, comme chacune de leur production, elle ne se laisse pas apprivoiser si facilement. "Labyrinthitis" poursuit le chemin emprunté par les précédents disques, on y retrouve un peu tout ce qui fait le style de Destroyer depuis la révolution "Kaputt", album charnière, qui les a vus basculer dans une musique plus éthérée, étirée, planante, easy listening. Il y a ici des bribes de New Order, des Pet Shop Boys de "Behaviour", des références eighties mais avec un son plus moderne qui permet d'éviter le kitsch. 
Il y a des choses directes, évidentes, comme les irrésistibles "All My Pretty Dresses" ou "It Takes a Thief" mais ce sont les plus déviants et plus longs en bouche "Tintoretto it's for you" et "Drink the Bread, eat the wine" qui ont été choisis pour singles, car Dan Bejar aime rien tant qu'à inviter l'auditeur à faire l'effort de rentrer dans son univers. Surtout ne pas lui donner trop aisément. Bref, vous l'aurez compris, ce "Labyrinthitis" aussi beau que sa pochette, ressemble au disque le plus abouti de son auteur. Preuve qu'après plus de vingt ans de carrière, certains continuent encore et encore d'avancer, de peaufiner, d'aller à l'essentiel. Déjà en bonne place pour le palmarès 2022...


Commentaires

  1. Disque dans un premier temps qui semble être un monolithe froid et impénétrable. Mais on se surprend à y revenir, sans cesse. Merveilleux album en définitive !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...