Ce concert, ça fait longtemps qu'on l'attendait, surtout maman, je dois dire, en tant que fan de la première heure ou presque. Dead Can Dance, j'y suis venu beaucoup plus tard. C'est seulement la découverte assez récente de leurs disques des années 80, surtout de leur chef d'oeuvre de 1987, "Within the Realm of the Dyin Sun", celui où la pochette correspond à la tombe d'un certain Raspail au cimetière parisien du Père Lachaise qui m'a fait changer d'avis. J'étais jusqu'ici assez hermétique à leur univers gothique et new age. La voix de Lisa Gerrard sur "Cantara" ou "Summoning of the Muse", irréelle, semble venir d'un autre monde. Elle vous transperce, vous charrie d'émotions. Il est difficile d'y résister. Dead Can Dance donc, au Grand Rex, salle plus connue comme "plus grand salle de cinéma en Europe" que comme lieu de concerts. Un groupe qui perdure après quarante ans d'existence et qui s'il n'est plus aussi pertinent qu'avant, continue de sortir des albums intéressants, comme "Anastasis" en 2012, disque du retour aux sources, après 16 ans d'absence discographique et une sortie qui s'était avérée bien décevante ("Spiritchaser"). Le couple vedette, Gerrard/Perry a vieilli, il n'a plus son aura, son mystère d'autrefois. Pourtant, les voix sont toujours là. L'ensemble du répertoire est balayé. Un seul titre de "Within The Realm of the Dyin Sun" ("Cantara") mais trois de "Into The Labyrinth", celui par lequel maman a découvert la formation. Et surtout "The Carnival is over", son préféré, histoire d'assurer l'essentiel. Je m'attendais à plus de grandiloquence, plus de show, d'images diffusées sur le grand écran, derrière les musiciens. Mais Dead Can Dance reste ce petit groupe plus amateur de séries B que de blockbusters. Ce groupe discret, pudique. Lisa Gerrard n'ouvrira la bouche que pour chanter. Brendan Perry dira bien quelques mercis ou avouera que l'anniversaire de sa compagne scénique était la veille, mais rien de plus. Après un show bien rodé d'une heure et demie, le groupe a tiré sa révérence. Et l'impression d'avoir vécu une courte expérience hors du temps, un peu comme sur leur disque. Le pari est donc réussi.
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