Et si Horsegirl était la réponse américaine à l'improbable buzz autour des anglaises de Wet Leg, dont on parle dans absolument tous les magazines de France et de Navarre jusqu'à des titres aussi inattendus que Okapi (et oui!) ? Bon, les photos du trio de filles de Chicago parlent d'elles-mêmes : on devine qu'elles n'ont pas le même charisme que leurs homologues britanniques, qu'elles paraissent introverties, moins affirmées. Comme leur musique, encore un peu amateur, moins produite, plus brouillonne. Pas étonnant qu'elles aient été signées sur Matador Records, label de Pavement ou Yo La Tengo, chantres éternels du lofi. "Versions of Modern Performance" est leur premier album, un peu bancal mais contenant quelques fulgurances comme "Anti-Glory", "Dirtbag transformation (still dirty)", "World of Pots and Pans", des titres aux influences évidentes - en plus des deux groupes précités, on pourrait rajouter Sonic Youth. Si Horsegirl pourrait être l'exemple de ces ados mal dans leur peau, à la sexualité indécise, Wet Leg, à l'inverse, ce sont ces filles qui ne doutent pas, foncent, prêtes à profiter de la vie et de ses tourments, sans aucun scrupule.
Ce qui les rapproche ? Le rock, les Breeders, les mélodies, la concision pop (leurs disques font à chaque fois, à peine plus de trente minutes). Elles ont suivi les mêmes cours, ont eu les mêmes profs, aiment la même chose mais l'expriment différemment, ne font pas partie des mêmes groupes de copines, séparées ici par l'Atlantique. Comme nos sociétés préféreront toujours les personnes qui dégagent une assurance à toute épreuve, on sait que Horsegirl ne sera jamais dans Okapi. Tant mieux ?
Merci pour cette découverte, très bon album qui fait immédiatement penser à mes très chères Electrelane!
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