Après Albin de la Simone et son album "Les cent prochaines années", voici Flavien Berger avec "Dans cent ans". Décidément, les chanteurs français sont en phase en terme de chiffre. 100, parce qu'on sait que dans cent ans, on ne sera plus. Derrière ce chiffre, il est donc surtout question du temps qui passe, de la vie, de la mort. Le précédent disque, "Contre-temps" de Flavien Berger - rien à voir avec Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT - avait été classé en tête des disques de l'année 2018 des Inrockuptibles. Cela n'a pas suffit à le rendre plus célèbre, preuve que le magazine a depuis longtemps perdu son influence sur les modes et les goûts. Preuve aussi que la musique du parisien n'est pas des plus accessibles. C'est de la variété faite par un maniaque du son. On pourrait penser à Christophe, dans l'esprit. En moins maniéré et plus distant. Se complaisant dans une certaine forme d'élitisme, il se rapproche plutôt dans la forme de la troupe des toulousains d'Aquaserge et notamment des travaux solos de Julien Gasc. "Dans cent ans" devrait donc continuer à cliver, d'un côté les détracteurs lui reprochant au choix son côté branchouille ou son côté kitsch, de l'autre les admirateurs subjugués par le souci des détails apportés aux textes, aux arrangements.
C'est son troisième album et il marque la fin d'une trilogie sur le thème du temps qui passe. On y retrouve un nouveau titre avec des chiffres - "666666" pour le double diable - et un titre à rallonge de plus de quinze minutes - le formidable morceau éponyme. En l'espace de quelques années, Flavien Berger est parvenu à constituer une oeuvre passionnante, un peu cryptique dont les chansons semblent se répondre et former comme un mystère qu'il faudrait percer. On sait d'ailleurs qu'on n'est pas prêt d'en résoudre l'énigme, mais y-a-t-il réellement une réponse à tout cela ? On se croirait dans un film de David Lynch, dans un rêve éveillé, où tout paraît possible. Essentiel.
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