Dis donc, ça faisait un moment qu'Albin de la Simone n'avait pas fait de nouveau disque, depuis l'excellent "L'un de nous" paru en 2017 et classé ici deuxième meilleur album de ladite année, rien de moins. Alors, bien sûr, il y a eu "Happy end", disque de transition, entièrement instrumental, histoire de prouver s'il en était le talent de compositeur du monsieur. Il y a eu aussi avant cela la mise en scène du célèbre "Carnival des animaux" de Camille Saint-Saëns, des dessins, carnets de tournées exposés entre autres aux Francofolies de La Rochelle, une composition pour un dessin animé et aussi pour d'autres, Pierre Lapointe, Pomme ou Carla Bruni. Et j'en passe beaucoup. Bref, l'homme a été bien occupé pendant ces six années. Avec "Les cent prochaines années", on retrouve le style "de la Simone" : mélodique, mélancolique, simple, émouvant. Et comme chaque fois, on se dit qu'il est encore meilleur que le précédent, qu'il est plus mélodique, plus mélancolique, etc. Il y est beaucoup question de sa mère, qui apparaît d'ailleurs sur la pochette du disque, le tenant dans ses bras, alors qu'il était très jeune enfant. La chanson "Petit Moi" est une poignante référence à cette belle photo. "Il a bien de la chance, ce petit petit moi qui savoure en silence un moment dans tes bras qu'un jour il oubliera". C'est beau, simple, touchant. La patte Albin de la Simone. Et tout le disque est comme ça. Le titre "Les cent prochaines années" a-t-il aussi un rapport à cette mère qu'on imagine disparue ? et "Mireille 1972" qui parle d'avortement à une époque où c'était encore interdit en France ?
Le chanteur s'offre aussi avec "Lui dire" un joli duo en français avec le chanteur de rock brésilien Rodrigo Amarante, connu entre autres pour avoir monter le groupe Little Joy avec Fabrizio Moretti, le batteur des Strokes. Albin de la Simone sera en concert début avril au Musée d'Orsay pour trois soirées où il tissera des liens entre ses nouvelles chansons et quelques tableaux du musée. Comme pour dire, que son inspiration est multiple, pas uniquement personnelle. Preuve d'une oeuvre passionnante, pas si simple. Les apparences sont souvent trompeuses. Une oeuvre intemporelle qui sera toujours d'actualité, "Les cent prochaines années".
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