Décidément, ce groupe est étonnant. Après un premier album bien dans la mouvance post-punk de beaucoup de jeunes formations anglaises actuelles mais avec ce côté décalé bienvenu en plus, voilà Yard Act de retour avec une deuxième livraison assez éloignée dans le style, pas vraiment dans l'esprit. "Where's my Utopia?" flirte allégrement avec le disco même s'il est largement inspiré des années 90, rappelant le Beck de "Odelay". Il embrasse les influences tout azimut, avec la présence régulière de cordes et Rémi Kabaka Jr, le producteur de Gorillaz aux manettes. Entre deux, ils avaient publié l'énorme single "The Trench Coat Museum" et sa rythmique dantesque - malheureusement, non présent ici. S'il reste une constante parmi toutes ces directions prises, c'est le chanté-parlé de James Smith, leader à l'improbable gouaille, quelque part entre Jarvis Cocker ("The Undertow") et Jason Williamson, chanteur des Sleadord Mods.
"We Make Hits" assène-t-il dès le deuxième morceau : ce changement de style est-il un souhait non feint pour rencontrer davantage de succès ou seulement l'envie simple de brouiller les pistes et surtout de se faire plaisir ? On pencherait plus facilement pour la deuxième réponse. Yard Act ou l'art de mettre du fun sur des sujets du quotidien. Et tant pis si les uniques amateurs de post-punk passent leur chemin, il est bien difficile de résister à une telle déferlante de "hits" aussi accrocheurs.
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