Jeudi dernier, nous sommes allés voir en concert Bill Ryder-Jones, ancien guitariste d'un des meilleurs groupes de pop de ces vingt dernières années, The Coral. Le monsieur est quant à lui, responsable de ce qui devrait être l'un des meilleurs disques du genre en 2024. Je l'ai déjà dit mais "Lechyd Da" est magnifique, de bout en bout. Pourtant, sa musique n'a pas grand chose à voir avec celle de son ancien groupe, elle est plus triste, contemplative. La faute, à ce frère, Daniel, qu'il a perdu, tombé d'une falaise, il y a plusieurs années et dont il a du mal à se remettre. En tout cas, le chanteur avoue lui-même que son nouvel album est celui dont il est le plus fier, avec "A Bad Wind Blows in my Heart" sorti en 2013, rejetant quelque peu "West Kirby County Primary" et "Yawn" parus entre deux. D'ailleurs, il ne joua aucun titre de ce dernier. La première partie fut assurée par une jeune liverpudlienne, Pet Snake, seule à la guitare, qui épaulera ensuite le groupe de l'ami Bill, au violoncelle cette fois. La voix est jolie, mais les chansons sont assez convenues et on s'ennuie quelque peu, malgré l'évidente sympathie que la chanteuse dégage. La Maroquinerie est remplie à craquer et il faut jouer des coudes pour voir correctement la scène. D'autant que devant nous, un gars très nerveux, bouge constamment, nous repoussant plus ou moins consciemment vers le fond en nous faisant profiter au passage de son haleine fétide. Pas les conditions idéales pour profiter pleinement du spectacle proposé. Il n'en faut pas plus à maman, déjà pas super fan de la musique à la base, pour regretter le déplacement. Pourtant, Bill n'est pas venu tout seul, loin s'en faut : ils sont sept sur scène. Il faut au moins ça pour rendre justice à ses chansons brillamment orchestrées. Difficile de suivre tout ce qu'il raconte, avec son accent du nord un peu marmonné. On retient quand même, que lors de sa tournée il n'a pas aimé Berlin, demandant l'approbation du public. Comme si, en France, nous continuions à haïr secrètement les allemands, du fait d'un passé de conflits pas si lointain. Bah non. Tant pis, concentre toi plutôt sur la musique, Bill. Le concert plutôt maîtrisé malgré une voix limitée, finit par le très "Pavement" "Two To Birkenhead", faisant monter les décibels quelque peu, et le sublime "This Can't go on". Imparable. Pas de rappel. Logique, comme le titre du dernier morceau, ça ne pouvait pas continuer.
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