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Articles

Affichage des articles du 2025

Bertrand Belin - Watt

Mine de rien, ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas eu de nouvelles discographiques de Bertrand Belin, depuis " Tambour Vision ", paru il y a 3 ans et qui fut suivi d’une interminable tournée. Si le chanteur délaissait alors pour la première fois de manière aussi appuyée la guitare, son instrument de prédilection, il persiste et signe sur ce nouveau " Watt ". Encore une fois également, le premier single " L’inconnu en personne ", qui en est extrait, est une chanson directe, efficace, qui marque d’emblée, bien dans le style du bonhomme. Comme " Que dalle tout ", " Choses nouvelles ", " Je parle en fou ", " Le déluge " ou " Hypernuit " avant. Mais, depuis un sketch réalisé par l’humoriste Gérémy Crédeville , entendu sur France Inter, où ce dernier imitait habilement Belin - même si sur un rythme un poil trop rapide et des paroles trop explicites - il est difficile de ne pas entendre maintenant une cert...

Ariel Pink - With You Every Night

Ariel Pink est officiellement un artiste non recommandable. Depuis un triste 6 janvier 2021 où la démocratie américaine a été piétinée par plusieurs milliers de manifestants venus contester le résultat des élections présidentielles. En effet, pour eux, Donald Trump avait gagné. Ils ont dû patienter quatre ans d’un mandat démocrate sous pilote automatique pour avoir enfin gain de cause, de manière légale cette fois. Ariel Pink, lui, le freak, chantre de la pop lo-fi depuis de nombreuses années était de cette marche vers le Capitole avec son ami, le non moins barré John Maus. Ce fut une terrible révélation pour le petit milieu du rock indépendant, plutôt porté vers la gauche de l’échiquier politique. Comment Pink pouvait-il avoir des idées aussi nauséabondes et soutenir l’insoutenable ? Sa maison de disques décida rapidement de se débarrasser de l’encombrant chanteur. Depuis, ce dernier navigue encore plus à la marge, tout à coup ignoré de tous, "cancellé" comme on dit aujourd...

Cate Le Bon - Michelangelo Dying

Depuis le splendide " Reward " sorti en 2019, tout ce qu’elle touche se transforme en or ou à minima en métal précieux. Si ses albums se suivent et se ressemblent. Ce nouveau, " Michelangelo dying ", pourrait constituer le dernier d’un trio d’album parfait ou presque en tout point, à l’image de la trilogie berlinoise d’un certain David Bowie dont on entend l’évidente influence. Une fois de plus, des titres touchent directement, les singles, " Is it worth is ? (Happy birthday) ", " About time " , " Heaven is no feeling ". La production est toujours remarquable, ce qui lui vaut depuis quelques années d’être beaucoup demandé par ses pairs : Deerhunter, John Grant, H. Hawkline, Wilco, Devendra Banhart, Horsegirl et bientôt Dry Cleaning pour un prochain album à paraître début 2026. Le tableau de chasse commence à avoir de la gueule, d’autant qu’on ne peut pas dire que les collaborations en question se soient soldées par des échecs artistique...

Geese - Getting Killed

" Getting Killed ", voilà ce que procure ce troisième album des américains de Geese. Au sens figuré s'entend. Si la pertinence du groupe m'avait jusque là laissé plutôt perplexe : encore une énième formation qui s'essaie, plus ou moins habilement, au post-punk de ses ainés. Et puis, il y a eût en fin d'année dernière le premier album solo de leur leader, Cameron Winter, crooner bancal mais à la voix puissante, unaniment salué par la presse et par le milieu du rock dont le pourtant très difficile à satisfaire Nick Cave. Ce nouveau disque de Geese est un ovni musical. On sait dès la première écoute qu'il nous en faudra de nombreuses autres avant d'en faire le tour. Le style est assez indéfinissable, les chansons labyrinthiques, toutes différentes, avec de multiples changements de rythme et la voix de Winter plus émouvante que jamais.  Bref, " Getting Killed " est impressionnant et ça fait longtemps que je n'avais pas mis un telle chose entr...

The Divine Comedy - Rainy Sunday Afternoon

  Ce " Rainy Sunday Afternoon " est-il la réponse actuelle et plus réaliste quant à la météo habituelle au Royaume-Uni au " Sunny Afternoon " des Kinks, sorti il y a une éternité, pendant la période bénie des sixties ? Connaissant l'ironie et les références de Neil Hannon, ce n'est pas impossible. En tout cas, ce nouveau disque est marqué du sceau de la mélancolie. Il faut dire que la cinquantaine passée, la musique du petit irlandais n'a plus la légereté de ses débuts et c'est normal. C'est le moment où on commence généralement à se réinterroger sur la vie, le temps qui passe inlassablement, entre la disparition des parents (" The Last Time I Saw The Old Man "), le départ des enfants de la maison. On pense également à sa santé, le chanteur le dit même ouvertement dans une récente interview à Télérama : " Si le disque marche, je me referai les dents ". Et si je m'étais quelque peu désintéressé de la carrière de ce songwrit...

Baxter Dury - Allbarone

  Mais que cherche Baxter Dury avec ce nouveau disque, " Allbarone ", en référence à une chaîne de bars à cocktails anglaise  ? Dès l'excellent premier titre éponyme, nous voilà directement sur le dance floor. Le chanteur à l'accent cockney ne nous avait pas habitué à de telles rythmiques si immédiates, même si on l'a déjà retrouvé sur un titre de Fred Again il y a quelques années. Cette fois-ci, la production est signée par Paul Epworth, rencontré au festival de Glastonbury en 2024. Le gars est connu pour avoir travaillé avec de nombreux artistes nettement plus mainstream que Dury : Adèle, Lana Del Rey, Florence and The Machine ou U2. La prochaine tournée va également passer par de plus grandes salles. A Paris, ça sera par exemple la salle Pleyel , le 4 décembre prochain. Deux ans auparavant, c'était la Cigale. Deux fois plus de capacité déjà presque remplie à l'heure où j'écris ces lignes. Baxter Dury deviendrait-il plus populaire ? Il faut dire que...

Water From Your Eyes - It's a Beautiful Place

Il m’a fallu attendre ce deuxième disque pour valider la pertinence de ce groupe originaire de Brooklyn, quartier bobo new-yorkais, parfois adepte de hypes démesurées. J'étais méfiant." It’s a beautiful place " a la pochette plus modeste et sobre et le son plus direct que son prédécesseur. " Life signs " et " Playing classics " sont de ces chansons qui percutent immédiatement, imposant un style libre aux influences diverses et variées. Pour la deuxième chanson susnommée, on pourrait les rapprocher d’un autre duo new-yorkais Fcukers, dont on attend encore le premier album.  Ce qui fait l’attrait de Water From Your Eyes, c’est ce mélange des genres, ces morceaux régulièrement surprenants et pourtant cohérents. Comme sur " Life signs ", où à de grosses guitares limite "metal" succèdent un couplet calme mi chanté mi parlé et un refrain à la mélodie doucement entêtante. Et tout le morceau est ainsi intelligemment construit sur l’enchaîne...

Big Special - National Average

  Le duo de Birmingham, Big Special, à ne pas confondre avec Sleaford Mods, celui plus célèbre de Nottingham, est déjà de retour un an après la claque que fut leur premier album " Post Industrial Hometown Blues ", en très bonne position dans le classement de mes disques préférés de 2024 . On retrouve leur style percutant, mélangeant rythmiques martiales, gouaille populaire alternant le "parlé-chanté" quand il s’agit de décrire le quotidien de manière décalée et un chant de crooner quand les sujets se veulent plus sérieux. D’ailleurs, la différence des pochettes entre les deux albums est révélatrice : sérieuse pour le premier montrant une envie d’en démordre,  drôle pour le second, histoire de signaler que finalement il vaut peut être mieux en rire. Bien sûr, l’effet de surprise n’y est plus. Il n’y a aussi pas de morceaux aussi mémorables que " Shithouse ", " This Here Ain’t Water " ou " Trees " et ça s’essouffle un peu sur la fin. Le g...

Pulp, Yard Act, Porridge Radio, Gans, Tropical Fuck Storm - La Route du Rock, Saint-Malo - le vendredi 15 août 2025

  Je m’étais promis de profiter de l’été pour écouter plus de musique et de rattraper mon retard de l’année écoulée. C’est une fois de plus raté. La période estivale n’est décidément pas propice aux bonnes résolutions mais plutôt à la procrastination.  Heureusement, il reste les festivals et notamment la Route du Rock, près de Saint-Malo qu’on avait délaissé depuis quelques années. En 2025, impossible pour nous d’y faire l’impasse avec le retour tant espéré de Pulp. Si les anglais ont fait la fête aux frères Gallagher, en France, nous n’avions que l’unique venue de Jarvis Cocker et de sa bande en Bretagne pour se rappeler au bon souvenir de la brit pop des années 90. Entre les deux, il n’y avait pour nous pas photo, Pulp gagnait haut la main le duel avec les célèbres mancuniens un peu bas du front. Tout a commencé avec un peu de retard pour cause de léger embouteillage à l’entrée sur le site du Fort Saint-Père. Tant pis pour Biche , le groupe du fils de Michel Fugain, pourtant...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...

Babx - Amour Colosse

Je ne sais pas pourquoi je n'en ai pas parlé plutôt de celui-là. Babx produit par JP Nataf, quand même ! C’était une évidence. Sans doute parce que, connaissant le coleader des Innocents, j’y attendais de la guitare et que force est de constater qu’elle ne s’entend que très peu. C’est le piano qui reste la pièce maîtresse en tant qu’instrument de prédilection de Babx. Mais au-delà des instruments et de l’indéniable qualité musicale de l’ensemble, c’est une nouvelle fois la poésie des textes, l’émotion qui se dégage de ces 9 nouvelles œuvres qui marque instantanément. Quand certains perdent toute subtilité et maniement de l’implicite quand il s’agit de leurs enfants, David Babin, c’est son vrai nom, au contraire, semble élargir son champ des possibles. Sa fille Alma - est-ce elle sur la pochette ? - y est présente en filigrane, venant apporter la respiration qui pouvait manquer parfois, par exemple, au pourtant magnifique " Ascensions ". Il faut dire que ce dernier avait é...

Panda Bear - Sinister Grift

Il m’en a fallu du temps pour vous parler du dernier album de Panda Bear. " Sinister Grift " est sorti fin février, en plein cœur de l’hiver. Et ce n’était évidemment pas la bonne période pour une musique aussi lumineuse. Je n’étais alors pas prêt à entendre un tel déluge de soleil. Noah Lennox, avec l’âge, semble purger davantage sa musique de tous effets inutiles, ne gardant que ceux pouvant donner encore plus de couleurs à ces mélodies déjà brillantes. Les chaleurs s’installant depuis plusieurs semaines, il était temps de sentir si ce disque pouvait avoir chez moi un autre résultat que quatre mois plutôt. Et ce dernier ne s’est pas fait attendre : " Sinister Grift " est bien sûr un grand disque, car il faut dire que Lennox est coutumier du genre. On retrouve quelques invités habitués : les amis de Animal Collective, Deakin à la coproduction, et les contributions de Geologist et Avey Tare. C’est Nadja, sa fille, que l’on entend chanter en portugais sur " Anyw...

BC Camplight - A Sober Conservation

BC Camplight, alias l’américain Brian Christinzio qui vit depuis plusieurs années en Angleterre, à Manchester, est devenu en quelques albums un des meilleurs songwriters pop de sa génération. On pourrait comparer sa musique à celle de Neil Hannon ou de Damon Gough. The Divine Comedy pour les années 90, Badly Drawn Boy pour les années 2000. BC Camplight pour la suite. Avec " A Sober Conversation ", Christinzio frappe juste une fois de plus avec ce qu’il faut de mélodies à tiroirs, qui vous filent subrepticement entre les doigts quand on pense être capable de les retenir. Cet album, comme son nom l’indique, marque une volonté vers plus de sobriété. Dans sa vie surtout, car la musique est toujours brillamment orchestrée, avec toujours ce penchant pour un kitsch assumé. Le chanteur a été abusé durant son enfance lors d’une colonie de vacances. Ce "Camplight" dans son pseudo est-elle en rapport avec cette terrible expérience ? S’en est suivie une thérapie par la musique ...

Little Simz - Lotus

Non, ce n’est pas pour faire jeune, d’ailleurs, je ne sais même pas si les jeunes écoutent Little Simz. Et je m’en fous, même si au fond de moi, j’aimerais bien. Ça voudrait dire qu’ à la fois la musique à papa n’est pas que synonyme de musique pour vieux darons et aussi que les jeunes ont plutôt bons goûts. Simbi Ajikawo, de son vrai nom, est en train de se bâtir une carrière exemplaire. " Lotus " est déjà son sixième album alors qu’elle n’a que 31 ans. J’avoue être plutôt allergique au rap mais il y a des exceptions et Little Simz en fait évidemment partie, sinon, je ne serai pas là à écrire sur son nouvel album, après avoir déjà parlé de l’excellent " Sometimes I Might Be Introvert ". Pourtant, cela s’annonçait mal. La rappeuse s’est brouillée avec Inflo pour une histoire de gros sous, son producteur depuis trois disques. L’homme est particulièrement influent et connu pour être un metteur en son très recherché. On le retrouve aussi derrière l’entité Sault . Mais ...

The Bug Club - Very Human Features

Un groupe indie que je ne connais pas et qui est encensé dans Télérama, çe ne me dit rien qui vaille. Les goûts musicaux de Télérama m'ont toujours paru un peu datés, trop sages, incapables d'anticiper quoi que soit : soit mainstream pour rester raccrochés à l'air du temps, soit à l'inverse portant aux nues des styles désuets et au final sans danger. Alors quand j'ai vu qu'ils parlaient d'un duo gallois adepte d'une pop lo-fi qui pourrait à la base me plaire, je ne me suis pas jeté dessus.  Et puis, " Very Human Features ", leur déjà quatrième album, est sorti et je me suis quand même décidé à y jeter une oreille. Dès que j'ai entendu la voix de Wilmett, j'ai senti qu'ils étaient dans le vrai. J'ai reconnu Hefner, The Wave Pictures et tout cette pop anglaise sale, mélodique, faite avec deux fois rien, mais dégageant une énergie et fraîcheur si naturelles qu'elle vous emporte malgré tout. C'est bien simple, tout le weeken...

Lifeguard - Ripped and Torn

Papa et maman Lowenstein peuvent être fiers de leurs rejetons. Penelope est à la tête du trio de jeunes filles Horsegirl dont l’ excellent nouvel album concourt déjà pour le titre de meilleur disque de l’année 2025. Isaac fait lui partie de Lifeguard, pendant masculin de la formation de sa sœur. Ils ont en effet de nombreux points communs : ils sont trois, ont été biberonnés au Sonic Youth et viennent de sortir leur deuxième album avec " Ripped and Torn ". Isaac et le bassiste Asher Case ont d'ailleurs commencé au sein de ... Horsegirl qui, du coup, portait moins bien son nom. Si Horsegirl semble déjà avoir gagné une certaine maturité sonore avec l’aide de la fabuleuse Cate Le Bon à la production, Lifeguard est resté plus brouillon, plus expérimental aussi, faisant jaillir par moment quelques brulots mélodiques de leur magma bruitiste, comme sur " It will get worse ". Les trois jeunes gens - Isaac est à la batterie - seront au Supersonic ce soir même. Amis pari...

Pulp - More

Je ne vais pas vous mentir : un nouvel album de Pulp ? J’avais peur du résultat. Le groupe de Jarvis Cocker fait partie des groupes préférés de ma fin d’adolescence. La période définitive, qui scelle notre passage à l’âge adulte,  sur laquelle on s’est construit. On n’aime donc pas qu’elle soit remise en question. Il vaut mieux qu’elle reste là, sur son piédestal, tel un souvenir figé dans le temps et le marbre. Et tant pis, si parfois on enjolive, de pleine mauvaise foi. " More ", pas sûr qu’on en voulait. Il y a eu l’exemple de Suede, autre groupe adoré de cette même période qui depuis plusieurs années sort des disques au mieux dispensables au pire gênants. Il y a eu surtout les disques solos de Jarvis Cocker, cette idole de jeunesse, qui, sans être mauvais, n’apportaient aucune valeur notable à sa carrière qu’on sentait déjà écrite au passé. Et puis, il y eut cette annonce improbable de reformation associée à celle d’un nouveau disque. En parallèle, Stereolab faisait de mê...

LCD Soundsystem, Fcukers, Beach House, Clara Luciani - Festival We Love Green - 8 juin 2025

On continue notre rattrapage de concerts en 2025 avec cette fois-ci un festival : We Love Green. Le gros avantage, c'est que c'est assez proche de chez nous. On embarque Lulu une fois de plus avec nous, même si je dois dire que c'est plutôt elle qui nous embarque cette fois, car l'affiche nous faisait un peu hésiter. LCD Soundsystem, c'est excellent mais on les a déjà vus l'an passé à Rock en Seine. Beach House, c'est bien, mais ce n'est pas vraiment la musique idéale pour les festivals. Le dernier album de Clara Luciani ressemble quand même fortement à de la soupe commerciale. Pour Lulu, pas de doute, elle veut voire Beach House, un de ses groupes préférés du moment. On arrive pas très tôt, après 18h, mais avant les artistes qui nous intéressent réellement, histoire de prendre la température du lieu. L'entrée est en face du château de Vincennes, mais il faut marcher près d'une demie-heure pour rentrer réellement sur le site. On a de la chance, c...

The Flaming Lips - Le Trianon, Paris - samedi 31 mai 2025

  Samedi 31 mai 2025. Une date que j'avais noté depuis de nombreux mois sur mon calendrier. Les Flaming Lips venaient en France, à Paris, pour jouer en intégralité un de leurs chefs d'oeuvre - pas le meilleur, " The Soft Bulletin " restera à jamais pour moi le premier - " Yoshimi Battles The Pink Robots ". Et puis, il a fallu que des footballeurs parisiens, autrefois ridicules avec leurs millions et leur "stars" en toc, viennent troubler l'agenda. Il faut dire qu'ils seraient devenus presque humbles, combattants, attachants. Leur football offensif, le parcours émouvant de leur entraîneur espagnol : bref, il y avait tout pour écrire une belle histoire et oublier que c'est toujours avec l'argent du Qatar. Cruel dilemne, non ? Non, pas avec la bande à Wayne Coyne, le meilleur groupe de scène du monde. On arrive pourtant en retard. On n'a pas idée de commencer un concert pile à l'heure indiquée sur le billet ! On rate juste le p...

Dominique A + Philippe Katerine - Pop Symphonic - Paris, Maison de la Radio - 28 mai 2025

Nous revoilà déjà de retour dans une salle de concert et cette fois-ci en famille ! France Inter a eu la bonne idée pour (bien) commencer le long weekend de l'Ascension de proposer une affiche exceptionnelle : réunir Dominique A et Philippe Katerine, copains de longue date avec l'orchestre philharmonique de Radio France. 1h de concert chacun pour deux styles diamétralement différent et pourtant... C'est logiquement qu'on retrouve Dominique A entouré d'un orchestre classique, car son dernier disque en date consiste justement à revisiter quelques uns de ses titres emblématiques en version orchestrale. Pour Katerine, les chansons proposées sont presque exclusivement celles déjà arrangées lors d'un précédent festival avec le même orchestre au moment de la sortie de son album " Le Film " en 2016. Il joue donc peu de nouveaux morceaux tirés de " Zouzou ", il faut dire que ceux-ci se prêtent moins à l'exercice symphonique. Dominique est pl...

Gruff Rhys - Paris, Le Petit Bain - le 24 mai 2025

  Dis donc, ça faisait longtemps qu'on n'était pas retourné voir un concert ! Depuis Beak> en novembre 2024. Gruff Rhys, donc. Le chanteur gallois qui s'est fait connaître en pleine période britpop au sein de Super Fury Animals. Depuis le milieu des années 2000, il continue une carrière solo, plus confidentielle, mais toujours attirée par la recherche de la chanson pop parfaite. En tout cas, il y a un album qui a fait date pour lui, c'est " American Interior " paru en 2014. C'est pourquoi il revient le rejouer onze ans plus tard encore. Le disque est un album-concept qui raconte l'histoire d'un jeune fermier gallois John Evans parti à la découverte de l'Amérique à la fin du 18ème siècle pour rechercher une soit-disant ancienne tribu indienne d'origine galloise ! L'histoire est cocasse et le concert sera l'occasion pour le chanteur de la raconter en détail, powerpoint à l'appui ! C'est la première fois, avec maman, que no...

Stereolab - Instant Holograms On Metal Film

Où je me rends compte que j’écris seulement, après plus de 16 ans d’activité ici même, ma première chronique d’un disque de Stereolab. Il aura donc fallu que le groupe revienne aux affaires, quinze ans après " Not Music ". Qu’attendre d’un nouveau Stereolab en 2025 ? Et bien, l’excellence une fois de plus. Car il faut bien dire que leur carrière ne souffre pas de réelles fautes de parcours. On retrouve toujours ce qui fait que leur style est reconnaissable entre mille. Les Inrocks diront maintenant qu’ils ont influencé quantité de formations, eux qui ont injustement négligé Stereolab pendant de nombreuses années. C’est sans doute à cause de cela que je ne les ai réellement découverts que tardivement. Les Inrocks comme Lenoir ont fait une grande partie de ma culture musicale dans les années 90 et un peu au-delà. Avant qu’Internet ne se démocratise vraiment.  "Instant Holograms On Metal Film " est donc du Stereolab pur jus. On y trouve un nombre non négligeable de tro...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Barbara Carlotti - Chéris ton futur

J’ai appris il n’y a pas longtemps que la femme allongée en robe à paillettes sur la pochette de " Yeah! " de The Little Rabbits, album de 1998 qui contient entre autres le titre " La Piscine ", c’était elle. Le samedi 12 avril 2025, elle était venue faire la promotion de son nouveau disque " Chéris ton futur " au Gibert Joseph du boulevard Saint-Michel à Paris. Elle chantait devant le rayon variété française, sur une petite scène minuscule, tout juste assez grande pour y déposer un clavier. Les musiques de ses nouvelles chansons y étaient enregistrées. Contrairement à beaucoup, j’avais été déçu par " Chéris ton futur ", pas par les paroles, toujours aussi justes et légèrement décalées - quand il est question de mort, c’est parfois préférable - pas par les arrangements toujours aussi soignés et variés, mais par les mélodies, moins accrocheuses que sur le fabuleux tryptique " L’idéal ", " L’amour, l’argent, le vent " ou " ...