Nous revoilà déjà de retour dans une salle de concert et cette fois-ci en famille ! France Inter a eu la bonne idée pour (bien) commencer le long weekend de l'Ascension de proposer une affiche exceptionnelle : réunir Dominique A et Philippe Katerine, copains de longue date avec l'orchestre philharmonique de Radio France. 1h de concert chacun pour deux styles diamétralement différent et pourtant... C'est logiquement qu'on retrouve Dominique A entouré d'un orchestre classique, car son dernier disque en date consiste justement à revisiter quelques uns de ses titres emblématiques en version orchestrale.
Pour Katerine, les chansons proposées sont presque exclusivement celles déjà arrangées lors d'un précédent festival avec le même orchestre au moment de la sortie de son album "Le Film" en 2016.
Il joue donc peu de nouveaux morceaux tirés de "Zouzou", il faut dire que ceux-ci se prêtent moins à l'exercice symphonique. Dominique est plus sérieux en apparence : pas vraiment de chansons décalées dans son répertoire, mais beaucoup de titres mélancoliques, graves. Philippe est à l'exact opposé : peu de morceaux immédiatement tristes, même si derrière cette fantaisie de façade se cache une évidente noirceur. Le leitmotiv est toujours le même : la vie n'a pas de sens, rions en tous ensemble ! L'approche de Dominique serait plutôt d'afficher ce côté sombre de manière plus frontal dans sa musique, tout en essayant d'installer un climat de complicité avec le public. Les concerts enregistrés à la radio sont peu propices à l'échange : tout est minuté et calibré. Il n'empêche qu'il dira ne pas être loquace pour une autre raison : celle d'avoir croisé Eric Ciotti dans les couloirs de Radio France. Que ce dernier lui a "coupé la chique", mais malheureusement que cela n'a pas été réciproque. Ces quelques mots suffisent à créer la connivence avec l'assistance, partageant évidemment les mêmes affinités politiques. Si j'admets être moins fan de ses derniers albums - le dernier vraiment marquant reste pour moi "La Musique" sorti en 2009, presqu'une éternité - en live, le monsieur reste toujours aussi professionnel et charmeur. Lors de la rapide interview avec le journaliste Laurent Goumarre, il annonce vouloir revenir maintenant à un album à guitare, qu'il est au passage déjà en train d'enregistrer. Et si, cela présageait d'un vrai retour aux sources... Katerine est au final plus discret entre les morceaux, il parle moins. Ses chansons se suffisent à elle-même, décalées à souhait. Pour l'aimer, il faut lâcher prise, ne pas prendre l'art, la vie trop au sérieux. Le public présent fait bien sûr partie de ses admirateurs, partageant son goût pour l'auto-dérision. Cette belle soirée finit forcément par un duo, "Manque-moi moins", où l'émotion entre ces deux artistes pudiques est palpable. On a beau essayer d'en rire plutôt que d'en pleurer, c'est toujours plus facile de passer notre existence entourée de gens qu'on aime. "Des bisous" aurait pu être une autre fin, mais elle aurait été trop explicite. Merci à eux pour ce "moment parfait".
Pour Katerine, les chansons proposées sont presque exclusivement celles déjà arrangées lors d'un précédent festival avec le même orchestre au moment de la sortie de son album "Le Film" en 2016.
Il joue donc peu de nouveaux morceaux tirés de "Zouzou", il faut dire que ceux-ci se prêtent moins à l'exercice symphonique. Dominique est plus sérieux en apparence : pas vraiment de chansons décalées dans son répertoire, mais beaucoup de titres mélancoliques, graves. Philippe est à l'exact opposé : peu de morceaux immédiatement tristes, même si derrière cette fantaisie de façade se cache une évidente noirceur. Le leitmotiv est toujours le même : la vie n'a pas de sens, rions en tous ensemble ! L'approche de Dominique serait plutôt d'afficher ce côté sombre de manière plus frontal dans sa musique, tout en essayant d'installer un climat de complicité avec le public. Les concerts enregistrés à la radio sont peu propices à l'échange : tout est minuté et calibré. Il n'empêche qu'il dira ne pas être loquace pour une autre raison : celle d'avoir croisé Eric Ciotti dans les couloirs de Radio France. Que ce dernier lui a "coupé la chique", mais malheureusement que cela n'a pas été réciproque. Ces quelques mots suffisent à créer la connivence avec l'assistance, partageant évidemment les mêmes affinités politiques. Si j'admets être moins fan de ses derniers albums - le dernier vraiment marquant reste pour moi "La Musique" sorti en 2009, presqu'une éternité - en live, le monsieur reste toujours aussi professionnel et charmeur. Lors de la rapide interview avec le journaliste Laurent Goumarre, il annonce vouloir revenir maintenant à un album à guitare, qu'il est au passage déjà en train d'enregistrer. Et si, cela présageait d'un vrai retour aux sources... Katerine est au final plus discret entre les morceaux, il parle moins. Ses chansons se suffisent à elle-même, décalées à souhait. Pour l'aimer, il faut lâcher prise, ne pas prendre l'art, la vie trop au sérieux. Le public présent fait bien sûr partie de ses admirateurs, partageant son goût pour l'auto-dérision. Cette belle soirée finit forcément par un duo, "Manque-moi moins", où l'émotion entre ces deux artistes pudiques est palpable. On a beau essayer d'en rire plutôt que d'en pleurer, c'est toujours plus facile de passer notre existence entourée de gens qu'on aime. "Des bisous" aurait pu être une autre fin, mais elle aurait été trop explicite. Merci à eux pour ce "moment parfait".
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