Dis donc, ça faisait longtemps qu'on n'était pas retourné voir un concert ! Depuis Beak> en novembre 2024. Gruff Rhys, donc. Le chanteur gallois qui s'est fait connaître en pleine période britpop au sein de Super Fury Animals. Depuis le milieu des années 2000, il continue une carrière solo, plus confidentielle, mais toujours attirée par la recherche de la chanson pop parfaite. En tout cas, il y a un album qui a fait date pour lui, c'est "American Interior" paru en 2014. C'est pourquoi il revient le rejouer onze ans plus tard encore. Le disque est un album-concept qui raconte l'histoire d'un jeune fermier gallois John Evans parti à la découverte de l'Amérique à la fin du 18ème siècle pour rechercher une soit-disant ancienne tribu indienne d'origine galloise ! L'histoire est cocasse et le concert sera l'occasion pour le chanteur de la raconter en détail, powerpoint à l'appui ! C'est la première fois, avec maman, que nous assistons à un concert de la sorte : une conférence ponctuée de chansons jouées seules à la guitare. Le tout commence même par un petit film introspectif de 10 minutes sur la légende du prince Madoc qui s'est avérée au fil des années, être une simple "fake news" (une de plus !). Evans en fera la triste expérience, y ayant consacré l'essentiel de sa courte existence. Bref, passée la première déception de constater que Gruff Rhys est seul en scène et que le concert sera plutôt calme, nous prenons un certain plaisir à écouter la narration décalée et un rien bricolée du chanteur. Le gars n'est pas un spécialiste des powerpoints, même s'il a pris soin de traduire tout en français. Les slides défilent en avant, en arrière. Pour donner plus de vie, à son personnage principal, une poupée le représentant a été réalisée, on la voit prise en photo dans les décors de son aventure américaine, puis en grandeur nature, sur scène, à la fin du set. Rhys chante évidemment l'essentiel des morceaux de "American Interior" - le concert aura permis de remettre chacun de ces titres dans le contexte de l'histoire racontée - et quelques autres tirés du reste de sa discographie, pouvant avoir un lien avec les mésaventures de John Evans. Nous passons une belle soirée, mais regrettons qu'elle n'ait pas été plus enjouée, plus "préparée". "American Interior" est un des plus grands disques pop de ces dernières années, il aurait mérité une meilleure exposition, mais elle est sans doute fidèle à l'image de son auteur : discrète et modeste.
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