Lorsque surgissent en 2002, les New-Yorkais d'Interpol, peu de jeunes groupes s'intéressent alors à cette new-wave du début des années 80, noire, froide et tendue, celle de Joy Division, des Cure ou des Chameleons. "Turn On The Bright Lights" marque en effet un tournant, car, depuis, on ne compte plus le nombre de formations s'inspirant de cette musique, des sympathiques Editors aux pénibles Killers en passant par les anecdotiques White Lies. Mais aussi parce que le premier disque d'Interpol est tout simplement une claque, un savant mélange de tourbillons de guitares cristallines ("Obstacle 1", "PDA") et de ténébreuses balades romantiques ("NYC", "The New"). A l'instar de celle d'un Ian Curtis ou d'un Ian McCulloch, la voix du chanteur Paul Banks est étonnante d'intensité de maturité pour un jeune de son âge. Et puis, il faut aussi dire que sur scène, le groupe prend encore une toute autre ampleur, faisant jusqu'à craindre le très expérimenté Robert Smith - qui en a pourtant vu d'autres - de passer après eux. (Interpol faisait à cette époque la première partie des Cure). Cette année, ils feront d'ailleurs celle de U2, au Stade de France, rien de moins, preuve que le son "Interpol" sait se faire entendre !
En tout cas, un changement de style s'annonce peut-être pour 2010. Après trois albums, il faut dire que le groupe était un peu en perte de vitesse. En effet, la nouvelle recrue, David Pajo, plus habitué à un rock expérimental, torturé et lo-fi, devrait amener plus d'originalité dans le son devenu presque trop lisse du groupe. De plus, les récentes expériences de quelques membres en solo devraient aussi apporter ce petit souffle nouveau dont ils ont bien besoin. Un nouveau disque est prévu pour le 13 septembre prochain et un single est déjà sorti et visible ici. C'est l'avenir du groupe qui se joue là. En attendant, huit ans après, il est toujours aussi difficile de résister au brillant "Turn On The Bright Lights" (et à un degré moindre au suivant "Antics") qui restera sans aucun doute comme un des classiques du rock des années 2000.
Clip de "PDA" :
Clip de "Obstacle 1" :
Leur meilleur album. j'aimerais avoir l'occasion de les voir en live..
RépondreSupprimerVu en concert à la sortie de cet album dans une toute petite salle à Dijon : EXCELLENT, inoubliable ! Re-vu ensuite au Transbo (Lyon) pour "Antics", c'était plus grand, plus fort... et forcément moins bien.
RépondreSupprimerVu en concert au Printemps de Bourges (avec Placebo et Dionysos) au moment de la sortie de ce disque. Excellent souvenir aussi (c'est d'ailleurs la principale raison qui fait que ce disque se retrouve dans "mes indispensables")
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