Accéder au contenu principal

Mes indispensables : dEUS - The Ideal Crash (1999)

La semaine dernière, entre deux (mauvais) matchs de l'équipe de France de foot, vous en avez sans doute entendu parler : des élections législatives belges bien sûr et de la victoire du parti nationaliste flamand. Et tous les médias se sont alors mis à gloser sur l'éventualité d'une scission du pays en deux avec d'un côté la Flandre donc et de l'autre la Wallonie - qui pourrait par voie de conséquence devenir une nouvelle région française. Si la chose paraît quand même assez improbable, elle ne suffirait pas encore à naturaliser français, Deus - ils sont originaires d'Anvers - groupe qui fût à la fin des années 90, le meilleur groupe de rock non anglo-saxon du monde. Oui, en 1999, avec "The Ideal Crash" surtout, Deus se frottait à l'ogre Radiohead et répondait de belle manière au classique "Ok Computer" des britons sur le terrain du rock tendu, aventureux et un poil cérébral. C'est alors déjà le troisième album du groupe, mais le premier à être aussi homogène, car l'oeuvre presque entière de leur leader, le charismatique Tom Barman. Les fans de la première heure regretteront peut-être le départ du bouillonnant et barré Stef Kamil Carlens, qui ira fondé Zita Swoon. Celui-ci amenait le côté un peu foutraque présent sur "Worst Case Scenario" et surtout l'excellent "In a bar, under the sea", mais c'est bien Barman qui était déjà responsable de l'édifice qui faisait que la maison Deus arrivait malgré toutes les influences (à aller chercher quand même essentiellement du côté d'un Captain Beefheart aux origines hollandaises, comme quoi  il y a bien une culture néerlandophone !) à tenir debout.
"The Ideal Crash" correspond donc comme son nom ne l'indique pas du tout, à ce qu'on a coutume d'appeler l'album de la maturité artistique. Barman signe quelques singles imparables comme la formidable doublette "The Ideal Crash" / "Instant Street", sommets évidents d'un disque complexe qui regorge pourtant de bifurcations, de changement de rythmes, de constructions alambiquées. Après eux, de nombreux nouveaux groupes rock belges (Girls in Hawaï, Ghinzu, Venus, etc) émergeront sans toutefois atteindre cet Everest. Mais même Deus n'arrive toujours pas depuis à donner une suite digne de ce nom à ce disque. Malgré tout, grâce à eux, la Belgique a tout de même réussi à montrer à la face du monde qu'elle était capable de faire du rock aussi goûtu, à la fois amer et rafraîchissant, que sa bière. Et ce n'est pas rien ;)

Clip de "Instant Street" :

Clip de "The Ideal Crash" :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...