Cette semaine, retour à une vraie vieillerie pour les indispensables à papa. Une vieillerie souvent injustement oubliée d'ailleurs lorsqu'il s'agit de parler des disques marquant des années 60. Kevin Ayers est anglais - pour ceux qui ne savent pas déjà - et est un ancien membre du groupe de rock psychédélique culte Soft Machine, auquel il n'a participé que sur le premier album. Cette formation, c'était, avec le recul, une sacré fine équipe, puisqu'on y retrouvait aussi le génial Robert Wyatt et Daevid Allen qui fondera plus tard Gong, Ayers y officiait en tant que bassiste. Sa carrière solo qui démarrera avec ce disque ne rencontrera malheureusement jamais vraiment le succès. Pourtant, sa pop, proche de celle de son ami Syd Barrett, est encore aujourd'hui d'une incroyable modernité. En effet, impossible à l'écoute de ce "Joy Of A Toy" de se rendre compte qu'elle a plus de 40 ans. Car, en l'espace d'une dizaine de titres, il arrive à brasser un grand nombre de styles différents, allant du rock psychédélique bien sûr, au jazz, en passant par la musique ethnique ( le titre "Oleh Oleh Bandu Bandong" est inspiré d'une chanson folklorique de Malaisie) et aussi la chanson folk plus classique, notamment sur une poignée de chansons magnifiques où sa voix de velours fait des merveilles ("Eleanor's Cake", "Girl On A Swing" et surtout "The Lady Rachel").
Dès les premières secondes de ce disque, on est comme happé par une joyeuse fanfare bigarrée et une mélodie simple et particulièrement addictive ("Joy Of A Toy Continued"). Tout l'album est aussi marqué par une qualité d'écriture assez incroyable, des textes poétiques jusqu'aux arrangements très travaillés et variés. Et on finit donc par se demander comment le gaillard n'a jamais été plus célèbre, car il avait tout pour lui ou presque : une belle gueule, une belle voix et un talent indéniable. En plus, il aime la France, puisqu'il y habite depuis de nombreuses années maintenant. Mais alors pourquoi ? Il ne tient qu'à vous de le réhabiliter un tant soit peu.
J'ai réécouté grâce à toi. C'est toute une époque "simple" et c'est ce que je préfère dans sa production, ce qui est le plus simple. Quel talent de composition. Je me demande si l'absence de succès n'a pas été une bonne chose (pour nous) afin qu'il conserve ce côté troubadour si cher à l'époque de Barrett...
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