Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Portishead - Dummy (1994)

Déjà plus que cinq indispensables à référencer ici (ben oui, j'ai prévu m'arrêter à 100, qui est, je pense, un bon chiffre, non ?) et il est grand temps de faire le tour des popotes pour écouter ce qu'il reste encore en stock et qui mérite assurément une petite bafouille. "Dummy" de Portishead donc, impensable de passer à côté, même si ce n'est évidemment pas un disque de saison (encore qu'avec ce 14 juillet pourri...). Parce qu'il est encore meilleur à chaque nouvelle écoute, parce que le chant de Beth Gibbons ferait pleurer n'importe quel être normalement constitué, parce que Geoff Barrow inventait alors un nouveau son, qui, s'il était étiqueté à l'époque comme faisant partie intégrante du mouvement trip-hop, a depuis largement dépassé le cadre étroit de cette appellation. Parce que plus que de copier-coller une recette existante, Portishead expérimentait de nouvelles bases sonores : une soul tournant au ralenti, chaude au-dedans comme au dehors; la bande originale d'un western introspectif, sans coup de feu ni escarmouche, comme si le héros semblait résigner, acceptant sa terrible situation et prenait sur lui de ne pas se venger. (Il est souvent question de vengeance dans ce genre de films, non ?) Une musique à écouter au chaud sous la couette : "Nobody loves me, it's true, not like you do". Tout est dit.
On sait depuis, que ce groupe est devenu, avec Radiohead, un des plus importants apparus ces vingt dernières années. Malgré le fait qu'ils n'ont sorti en plus de quinze ans d'existence que trois albums. Mais quels disques ! Deux sur trois sont dans mes indispensables et le dernier restant n'est autre que le préféré de maman. On pourrait aussi parler du magnifique album solo (avec Rustin Man) de la demoiselle Gibbons et des quelques projets éparses du sieur Barrow, sorte de Kubrick du rock, éternel empêcheur d'écouter en rond. On pourrait mais on ne le fera pas, parce que ce "Dummy" est déjà en soit un chef d'oeuvre. Un disque qui contient autant de chansons bouleversantes est amplement suffisant.

Clip de "Glory Box" :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Danger Mouse & Black Thought - Cheat Codes

" Cheat codes " est un terme bien connu des amateurs de jeux vidéos dont je ne fais plus partie depuis de nombreuses années. Est-ce bien ou mal ? Je ne sais pas. C'est comme ça, ça ne veut pas forcément dire que c'est immuable. Les cheat codes, c'était quand on était bloqué dans le jeu, qu'on ne savait plus comment avancer, soit parce que ça devenait trop compliqué, soit parce que ça nous paraissait d'un coup buggé. Bien sûr, le plaisir n'était plus le même, on avait triché pour pouvoir continuer. Le rap n'a par contre jamais été ma came, vous devez le savoir, vous qui venez ici. Si vous aimez le rap, vous devez sans doute aller voir ailleurs. Car les fans de rock indépendant et de rap sont rarement les mêmes. Encore que l'époque est au brassage des genres, de plus en plus. Cet album de Danger Mouse, producteur de légende, ayant travaillé pour des groupes aussi variés que Gorillaz, Sparklehorse, Beck, The Black Keys, U2, Red Hot Chili Peppers,

The Divine Comedy / Retrospective - Liberation & Promenade - Philharmonie de Paris - 19 septembre 2022

  J'avoue que je n'y croyais plus : deux ans d'attente en raison du COVID, un système de billetterie qui oblige à réserver au moins 3 spectacles en même temps, un concert complet depuis plusieurs mois et puis... Et puis, deux jours avant, une connexion sur le site pour confirmer une dernière fois la chose et s'apercevoir que si, il reste finalement des places. On ne se pose pas longtemps la question avec maman, vu la faible quantité de billets disponibles, malgré les tarifs élevés. En se reconnectant le jour même, il y aura même des catégories moins chères. Bref, le système de billetterie de la Philharmonie de Paris est une aberration. Mais passons. Arrivés sur place, on vérifie la salle, car s'étant déjà fait avoir pour le concert de John Cale, on est méfiant. Sur le billet, il est indiqué Philharmonie de Paris et Cité de la Musique alors que les salles et surtout les bâtiments ne sont pas les mêmes. On arrive juste à temps avant le début. Ici, les horaires inscrit