Accéder au contenu principal

Noir Désir - Le Vent Nous Portera (2001)

J'ai hésité à revenir. Je me disais que comme bonne résolution pour la nouvelle année, ça pouvait se tenir : arrêter mon blog. Cinq ans que ça durait, cela finissait par prendre trop de place dans ma vie. Entre le boulot, les gosses et le reste, je n'avais plus le temps, l'énergie, l'envie. Je devais passer à côté d'autres choses plus importantes. Forcément. Oui, c'est une drogue. Malheureusement, je n'arrive pas à m'en désintoxiquer. Je regarde toujours scrupuleusement les agendas de sorties de disques. J'essaie inlassablement de dégoter les concerts pour lesquels on pourra trouver des babysitters. Je fouille le net à la recherche de nouveautés, mais aussi de vieilleries, balancées sur les blogs, les réseaux sociaux, les webzines. Je picore à droite, à gauche, étant rarement aussi heureux que lorsque le hasard me fait rencontrer un nouveau disque/artiste ami. Comme en 2013 où l'année commençait sous les meilleurs auspices avec Aline ou Yo La Tengo. En 2014, pas de révélations en vue, rien de bouleversant à l'horizon et donc, ce curieux sentiment qu'il serait peut-être l'heure d'en finir. Du tuer la musique à papa. Parce 5 ans, c'est un beau chiffre. Cinq ans, c'est bientôt l'âge de ma Lulu. Mais, je ne peux pas lui dire décemment que son père a abandonné. Qu'il a laissé tomber sa passion, ces choses qui améliorent l'ordinaire. Qu'il a préféré continuer sans la partager... Puis, venant avec ce (noir?) désir annuel de tout plaquer, il y a cette rengaine qui me trotte soudain dans la tête. "Je n'ai pas peur de la route. Faut la voir, faut qu'on y goûte..." Bon dieu, "Le vent nous portera", il a raison, le bougre, quoiqu'on puisse penser aujourd'hui du bonhomme ! Bonne année 2014 à tous, que le vent vous porte là où le soleil brille.

Je n'ai pas peur de la route
Faut la voir, faut qu'on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien

Le vent l'emportera

Ton message à la grande ourse
Et la trajectoire de la course
A l'instantané de velours
Même s'il ne sert à rien

[Refrain] :
Le vent l'emportera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera

La caresse et la mitraille
Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D'hier et demain

Le vent les portera

Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l'atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis?

[Refrain]

Ce parfum de nos années mortes
Ceux qui peuvent frapper à ta porte
Infinité de destin
On en pose un, qu'est-ce qu'on en retient?

Le vent l'emportera

Pendant que la marée monte
Et que chacun refait ses comptes
J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi

[Refrain]

Commentaires

  1. Bonne année.

    Arrêtez; mais pourquoi? Cela m'est aussi arriver et souvent, mais je suis addict, et puis sans passion...

    RépondreSupprimer
  2. Bonne année...t'as bien fait de continuer...:)

    RépondreSupprimer
  3. L'argument des enfants qui nous regardent dans notre passion suffit à trouver du courage et du carburant. J'ai eu de ces périodes aussi.. je me dis qu'ils m'aimeraient pas que je laisse ça de côté, et même pire encore.
    Mon blog a eu 7ans.. et l'envie des billets, c'est comme celle des albums.. y'en a tjrs un qui convient à l'instant T.. le principal, c'est de ne pas s'enfermer dans un format.
    Pis y'a nous aussi.. allez Vince.. on the road again ;DD

    RépondreSupprimer
  4. La passion ne survit dans le temps que si elle parle d'amour et d'envie, si ce n'est pas une fuite, si ce n'est pas un vampire qui nous suce toute notre energie pour la vie quotidienne. Vivre sa passion est un investissemnet, une nécessité, mais la contrôler est un impératif pour qu'elle évolue. Le temps est une contrainte dont nous ne sommes pas maître. Dans la culture Zen on te dirait, retire toi de l'émotion, mets toi en dehors de la rivière ou coulent tes sentiments, regarde ce qu'il y a autour de toi et comment ta passion les affecte en bien et mal, et ensuite fait la même chose pour toi ... ensuite tu sauras. Bref, continue à ton rythme, nous on te jugeras pas, on t'attendras simplement en E-amis.

    RépondreSupprimer
  5. Bonne année à toi !
    Un disque génial sur lequel, paradoxalement, le titre auquel tu fais références est un de ceux que j'aime le moins. Après, sur la question du temps que nous prend cette passion, je pense qu'on est tous pareils. Moi en tout cas, je me questionne vachement là-dessus, alors même que j'ai créé mon blog y a moins de 3 semaines. Est-ce que ça prend trop de temps, est-ce que ça laisse le temps de vivre sa "vraie vie" ?
    Chacun son rythme, c'est l'avantage avec les blogs. On poste une fois par mois si besoin, mais je pense qu'on est drogués à ça, à la découverte, au défrichage musical. Y aurait peut-être moyen de mieux utiliser notre temps, peut-être. Mais si c'est ça qui nous permet d'avoir le carburant dans le moteur...

    RépondreSupprimer
  6. Merci à tous, ça fait bien plaisir tous ces messages d'encouragement !
    A très bientôt, donc ;-)

    RépondreSupprimer
  7. Bonne année Vincent! Je passe très souvent sans laisser de commentaires, mais je te lis à coup sûr. Ton questionnement est légitime mais tu nous laisserais bien seuls, avec nos disques qu'on aime tant partager. A bientôt!?

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&