A peine rentrés d'un radieux week-end à Stockholm - oui, je sais, nous sommes chanceux -, nous profitons de n'être encore qu'à deux, maman et moi, pour sortir. Les jeunes Canadiens de Ought, c'est grâce à Vincent de Pinkfrenetik que j'y suis revenu. Il était donc presque normal qu'on se retrouve au bar de la Mécanique Ondulatoire avant le début des hostilités dans la cave du sous-sol. On a pu se voir pour la première fois et discuter "beaucoup musique donc, mais pas que". Belle rencontre réelle poursuivant de manière fluide la précédente, virtuelle. Que le commencement tardif du concert a même pu prolonger. Il faut dire que n'ayant qu'un disque et un EP à leur actif, Ought ne pourrait pas jouer toute la nuit. Fidèles à l'esprit bruitiste et tendu de l'excellent "More Than Any Other Day", ils démarrent pied au plancher. Les meilleurs titres sont tous joués d'emblée, idéal pour se mettre le public dans la poche. La petite scène installée dans la voûte vacille sous les coups de boutoir, le chanteur, grand dégingandé aux faux airs de Jarvis Cocker, est incroyablement habité par sa musique. Il commence à faire chaud. Le groupe n'est pas rassuré par la promiscuité de cette petite salle fermée où l'air semble commencer à manquer. Le concert baisse en intensité au fil des morceaux, finissant par le plus calme et le plus linéaire. Car le charme de ces chansons, c'est leur brusque changement de rythme, ce sentiment aussi d'assister au mixe du meilleur du rock de ces quarante dernières années, des Talking Heads à Sonic Youth en passant par The Fall ou Joy Division. Ought fut donc à l'image de leur album : une première partie ravageuse qui laisse pantois, hébété suivie d'une seconde où le groupe qui semble aussi groggy que nous, cherche une porte de sortie, tourne autour du pot. C'est l'impression que nous avons eu en quittant la Mécanique Ondulatoire. Presque KO, les oreilles vaincues. En boxe, Ought aurait quand même largement gagné aux points (poings ?)
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...
Commentaires
Enregistrer un commentaire