Accéder au contenu principal

Soko - My Dreams Dictate My Reality

On pourra juger Soko, alias Stéphanie Sokolinski, avec de mauvais arguments, qui sont souvent accentués lorsqu'il s'agit de la gente féminine, pour se transformer en mauvaise foi. A croire que le hipster se conjugue plus facilement au masculin, qu'on pardonne davantage le look, l'attitude et l'état d'esprit à un homme. Moi-même, je m'inclus dans ce ressentiment un poil misogyne, dans ces stupides à-priori. Il suffit de compter le nombre de disques chroniqués ici, qui sont l'oeuvre de femmes - normal, c'est la musique à papa, hein :-). Mais n'allez pas croire que le fait que je vous parle du deuxième album de Soko sorti il y a plus de 4 mois est une façon de me rattraper. Non, la bordelaise a du talent, n'en déplaise à ses nombreux détracteurs. Quand on s'intéresse à l'essentiel, c'est-à-dire la musique, force est de constater qu'elle tient la route malgré ses nombreuses références : Siouxsie ou The Cure (dont elle a repris l'un des producteurs) pour les plus anciennes, mais aussi Beach House, les Dresden Dolls, Arcade Fire ("Ocean of Tears") et bien sûr Ariel Pink que l'on retrouve ici sur deux titres. Qu'une artiste française ait déjà côtoyé à moins de 30 ans autant de mes idoles - elle a aussi joué dans plusieurs films -, jusqu'à Zac Pennington et Jherek Bischoff, les deux leaders des précieux Parenthetical Girls, ça m'énerve et excite forcément ma curiosité.
Le premier disque "I thought I was an Alien" était du folk lo-fi, un peu trop dans l'air du temps, un peu bâclé, simpliste. Celui-là est plus mélodique, plus évident, mais toujours un brin foutraque, à l'image de la jeune femme qui se cherche encore. On peut aimer ou non Soko. On ne peut pourtant pas remettre en cause sa sincérité artistique. La chanteuse fait tout à l'instinct, sans se poser de questions, même quand elle parodie Ariel Pink dans la vidéo de l'excellent "Lovetrap". On aimerait bien comme elle que nos rêves dictent notre réalité. Etre à sa place. Avoir son talent.

Clip de "Lovetrap" avec Ariel Pink :

Clip de "Ocean Of Tears" :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Danger Mouse & Black Thought - Cheat Codes

" Cheat codes " est un terme bien connu des amateurs de jeux vidéos dont je ne fais plus partie depuis de nombreuses années. Est-ce bien ou mal ? Je ne sais pas. C'est comme ça, ça ne veut pas forcément dire que c'est immuable. Les cheat codes, c'était quand on était bloqué dans le jeu, qu'on ne savait plus comment avancer, soit parce que ça devenait trop compliqué, soit parce que ça nous paraissait d'un coup buggé. Bien sûr, le plaisir n'était plus le même, on avait triché pour pouvoir continuer. Le rap n'a par contre jamais été ma came, vous devez le savoir, vous qui venez ici. Si vous aimez le rap, vous devez sans doute aller voir ailleurs. Car les fans de rock indépendant et de rap sont rarement les mêmes. Encore que l'époque est au brassage des genres, de plus en plus. Cet album de Danger Mouse, producteur de légende, ayant travaillé pour des groupes aussi variés que Gorillaz, Sparklehorse, Beck, The Black Keys, U2, Red Hot Chili Peppers,

The Divine Comedy / Retrospective - Liberation & Promenade - Philharmonie de Paris - 19 septembre 2022

  J'avoue que je n'y croyais plus : deux ans d'attente en raison du COVID, un système de billetterie qui oblige à réserver au moins 3 spectacles en même temps, un concert complet depuis plusieurs mois et puis... Et puis, deux jours avant, une connexion sur le site pour confirmer une dernière fois la chose et s'apercevoir que si, il reste finalement des places. On ne se pose pas longtemps la question avec maman, vu la faible quantité de billets disponibles, malgré les tarifs élevés. En se reconnectant le jour même, il y aura même des catégories moins chères. Bref, le système de billetterie de la Philharmonie de Paris est une aberration. Mais passons. Arrivés sur place, on vérifie la salle, car s'étant déjà fait avoir pour le concert de John Cale, on est méfiant. Sur le billet, il est indiqué Philharmonie de Paris et Cité de la Musique alors que les salles et surtout les bâtiments ne sont pas les mêmes. On arrive juste à temps avant le début. Ici, les horaires inscrit