Mine de rien, Pain Noir semble avoir une stratégie marketing très au point. Il y a deux ans, il fait paraître deux premiers titres particulièrement prometteurs sur Soundcloud, sans plus d'informations. Quelques mois après, on en sait plus avec l'annonce d'un album. Ledit album ne sort pourtant que bien plus tard et seulement en vinyle par l'intermédiaire des indispensables Microcultures. L'audience commence à grandir avec quelques critiques élogieuses notamment ici. Puis près d'un an passe encore quand le disque sort en CD chez Tomboy Lab, une vraie maison de disques (enfin très indépendante) agrémenté de quelques titres inédits. Cette nouvelle chronique n'a donc de sens que pour ces chansons rajoutées, plus pop, plus immédiates, comme un réjouissant duo avec Mina Tindle, petite protégée de JP Nataf. Ça tombe bien parce que le reste, on a eu le temps de s'en imprégner, de l'aimer encore davantage. Télérama, Le Monde, Les Inrocks, etc, bref, tout le monde en dit le plus grand bien. Il n'est pas dit que cela aurait été le cas deux ans plus tôt, si l'Auvergnat n'avait pas pris son temps.
Et puis, sortir un album, comme ça, en novembre, c'est quand même futé, ça permet de nous rappeler à notre bon souvenir lorsqu'il s'agira de faire une liste de nos disques préférés de 2015... Mais passées toutes ces considérations stratégiques, cette lente montée du plaisir, il reste bien sûr un excellent album de chanson française. L'un des meilleurs de ces dernières années. Décidément, ce nom de groupe est bien mal choisi.
Clip de "La Retenue" :
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