Accéder au contenu principal

C'était beau oui, David Bowie.

Ca devait arriver. Ca arrivera un jour aussi pour nous. Ca devait arriver comme ça : un court SMS envoyé par maman et reçu dans le métro juste après avoir emmené les enfants à l'école. "Bowie est mort !!!" Voilà. Quand je disais que l'année 2016 commençait bien, je devais plaisanter. Bowie avait très bien orchestré sa carrière. Il semble aussi avoir orchestré sa mort, juste après son 69ème anniversaire et juste après la sortie de son nouveau disque, le bien nommé "Blackstar" qui résonne encore plus intensément maintenant (et dont les ventes devraient grimper davantage). Je disais il y a quelques jours que Bowie n'avait pas renoncé. Artistiquement oui évidemment. Pour le reste, il se savait bientôt perdu. Tout va donc s'arrêter là. Il n'y aura plus d'autres disques, même si ceux que j'écoute, ceux que nous écoutons avec maman, sont ceux des fameuses années 70, la décennie de tous ses chefs d'oeuvre ou presque, "Scary Monsters" et "Outside" exceptés. On se dit bien sûr que ça ne changera pas grand chose, que ses disques sont encore là, plus que jamais. C'est d'ailleurs, ce que nous a dit notre Lulu de 7 ans bientôt, pour essayer de nous consoler. Ses meilleurs albums appartiennent depuis un moment au passé, même si "Blackstar" est excellent. On sait qu'on écoutera encore "Hunky Dory", "Ziggy Stardust"  - mes deux préférés - et les autres jusqu'à notre mort. Bowie est devenu une partie indissociable de notre patrimoine musical et génétique. Il a été un agent déterminant de notre rencontre, avec maman. Ses chansons sont gravées en nous. Qu'il soit mort ou vivant ne change finalement rien. Il restera aussi les deux beaux concerts auxquels j'ai pu assister : celui aux arènes de Nîmes et l'autre à Bercy, au moment de la sortie de "Reality". Nous aurions aimé comme tous fans qui se respectent pouvoir l'approcher, le remercier personnellement de nous avoir aidé à vivre mieux. Au cinéma aussi, quand sa musique était présente, le film prenait une autre dimension (cf. les vidéos ci-dessous). Ce n'est pas un hasard. Une page se ferme donc. Le roi est mort. Vive le roi ? Bah non, il n'y a pas vraiment de descendance. Enfin, beaucoup trop, et aucune qui soit aussi indispensable et éclectique. Qui aurait pu sortir des albums aussi variés que "Blackstar", "Low", "Outside" ou "Young Americans" ? C'est peut-être mieux ainsi : Bowie restera unique. "See you in the next life" comme diraient ceux qui ont été un moment et un peu trop rapidement désignés comme ses successeurs.



Commentaires

  1. Et il auras suscité de belles émotions, comme ici. Comme si chacun d'entre nous, modestement, lui devait un pensée sincère mais pas bâclé.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, un des rares à faire un quasi unanimité. Il faut dire qu'il a fait tellement de choses différentes que chacun peut y trouver son compte.

      Supprimer
  2. Très beau... Rien à ajouter. Il aura su mettre en scène sa mort, et j'espère que ça l'aura fait sourire de le savoir. Je pense et j'espère aussi qu'il se savait aimé à ce point et pour de bonnes raisons, et c'est réconfortant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci. Oui, vu le nombre d'hommages, je pense qu'il se savait aimé. Je ne pense pas qu'il soit mort seul. Il a toujours su très bien s'entourer.

      Supprimer
  3. Très bel hommage. Suede comme successeurs de Bowie ? Je ne savais pas qu'on leur avait collé cette étiquette.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bah oui, je trouve que sur certaines chansons, c'est assez flagrant. Surtout sur "Dog man star" qui sonne par moments très "Ziggy Stardust". Brett Anderson reconnaît lui-même que Bowie l'a beaucoup influencé et qu'il en avait d'ailleurs marre que les journalistes lui citent tout le temps cette source d'inspiration.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&