Accéder au contenu principal

Arno - Human Incognito

Le célèbre rockeur belge, Arno, est de retour. Pendant longtemps, il a été l'unique représentant flamand du genre vraiment connu. C'était entre autres, avant Deus. Depuis, on en connaît davantage sur la scène rock locale. Arno est alors passé dans le camp de l'ancienne génération qu'on dénigrait volontiers. Une espèce de caricature de Belge, trop grosse - la caricature, pas lui, hein ! - pour être totalement honnête. Depuis, on a aussi rencontré Arno au cinéma, dans le très beau et très décalé "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" où il donnait la réplique à Bashung. Puis, on a aussi entendu sa très poignante chanson en hommage à sa mère "Les yeux de ma mère" et on s'est dit qu'Arno n'était pas une caricature, qu'il était comme ça, au naturel, qu'il n'y avait aucune pose chez lui, aucune volonté de "faire Belge" à tout prix, quitte à avaler des hectolitres de bière. Il n'y avait plus de doute, ce type est la simplicité même. Une sorte de Daniel Darc en plus rock, ou plutôt en plus brut, sans filtre, sans tabou. Un Daniel Darc belge, en somme. Il ne recherche pas la poésie, il recherche une certaine vérité, la sienne. Et en trouvant cette vérité, il rencontre parfois la poésie. Mais c'est une rencontre fortuite, improbable et d'autant plus touchante. 
Son nouveau disque creuse le même sillon qu'on lui connaît : très rock, mi anglais, mi français, aux paroles simples, crues, naïves, drôles parfois. Arno est devenu cet "human incognito", il n'est plus la curiosité belge qu'il était autrefois, les jeunes générations ne le connaissent pas. Pourtant, son nouvel album produit quand même par John Parish, est très agréable. Simple, direct, Arno fait du rock comme il vit, comme on monte sur un ring, la vie (l'alcool?) lui balance des uppercuts, il nous les renvoie sous forme de chansons qui font ici souvent mouche.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,