Tout bon bouquin sur la musique devrait servir à ça : nous donner l'envie d'en écouter. Celui de Jean-Marie Pottier - 34 ans au compteur et une connaissance encyclopédique de son sujet - sur l'indie pop est de ceux-là. Je croyais pourtant m'y connaître en la matière, de Joy Division à Radiohead, c'est pile mon créneau, pile ce que j'aime, mais j'avoue qu'il m'a permis de faire quelques belles découvertes, surtout sur la décennie 80. Faut dire que j'étais encore jeune à l'époque - bon ok, l'auteur encore plus. Les Blue Orchids, j'en avais pour ainsi dire jamais entendu parler. A l'écoute, ils m'ont rapidement tapé dans l'oreille. Le groupe commença sa courte carrière au début des années 80 et ne publia que quelques singles et un seul album avant de se reformer dans les années 2000. C'est un couple à la ville comme à la scène, Martin Bramah et Una Baines, qui décida de partir de The Fall, s'échappant ainsi de la tyrannie de l'impayable despote Mark E. Smith pour créer ensemble ces orchidées bleues. Leur musique est assez proche dans l'esprit de celle de leur ancien groupe, en plus pop, moins abrasive. L'omniprésence des claviers y est sans doute pour quelque chose. "The Greatest Hit" paru en 1982 est un miraculeux recueil de chansons pop déglinguées dont le charme semble opérer comme au premier jour. L'album contient au moins un classique instantané qui, insidieusement, éclipse les autres titres. "Bad Education" est un de ces rares morceaux qui emportent immédiatement l'adhésion de part son accroche mélodique, sa simplicité et sa concision. Comme peut le faire un "I Want You" chez Dylan. Du coup, impossible de m'en défaire. Me voilà incapable de résister au doux plaisir de me la remettre encore et encore entre les oreilles. Les Blue Orchids ont malheureusement disparu rapidement. On les retrouvera furtivement derrière Nico lors du séjour de l'icône à Manchester puis plus récemment pour une très confidentielle reformation. On aurait aimé d'autres "Bad Education". Mais un tel miracle par définition ne se reproduit pas. "The Greatest Hit" au singulier en quelque sorte. Parfait.
Well I'm sorry to bother you But I'm afraid I want your attention You see I've come to realize something That I think I should mention Through no fault of my own I'm in a sticky situation I'm suffering the consequences Of a bad education Think I've read too many books Seen too much T.V. Paid too much attention To a bad education Just touch the flesh of the breeze And feel the heat Too bad for me I'm not alone in this mess This state is so established There is no one left to blame Except maybe the law of dissipation Which applied to us Equals a bad education Through no fault of my own I'm in a sticky situation I'm suffering the consequences Of a bad education
Superbe, et superbe idée tu viens de jeter un pont de 1982 à 2004!! Blue Orchids le (défunt) MAGIC nous avait fait un article dans une autre fameuse chronique: "L'album oublié" MYSTIC BUD sorti en ... 2004. L'album m'avait emballé par sa richesse et sa diversité, en fait maintenant que je te lis et que tu rappelles la genèse de Bramah, je ressens une musique qui a traversé les décennies en emportant un bout de cette époque pour l'ajouter à d'autres bouts d'autres époques. En échange donc, je te conseille ce Mystic Bud. Que tu trouveras sur Deezer ou Spoty (ou en 224k si je te le droppe?) Au fait tu m'as bien eu avec Bad Education Ciao
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc
L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,
Superbe, et superbe idée tu viens de jeter un pont de 1982 à 2004!! Blue Orchids le (défunt) MAGIC nous avait fait un article dans une autre fameuse chronique: "L'album oublié" MYSTIC BUD sorti en ... 2004. L'album m'avait emballé par sa richesse et sa diversité, en fait maintenant que je te lis et que tu rappelles la genèse de Bramah, je ressens une musique qui a traversé les décennies en emportant un bout de cette époque pour l'ajouter à d'autres bouts d'autres époques. En échange donc, je te conseille ce Mystic Bud. Que tu trouveras sur Deezer ou Spoty (ou en 224k si je te le droppe?) Au fait tu m'as bien eu avec Bad Education Ciao
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