Un nouveau disque surprise de Thom Yorke annoncé seulement une semaine à l'avance ? Que peut-on en attendre ? Pas grand chose à priori. J'avais adoré "The Eraser" à sa sortie. Je trouvais qu'il apportait quelque chose de différent des disques de Radiohead, de plus électro, de plus lancinant, moins direct. Puis, le second album "Tomorrow's Modern Boxes" m'avait laissé assez indifférent. Il faut dire qu'il était sorti quelques années après "The King of Limbs", premier vrai signe de faiblesse du quintet d'Oxford. Heureusement, il y eut ensuite le miraculeux "A Moon Shaped Pool" qu'on n'attendait plus vraiment, comme un évident renouveau artistique, une renaissance. La bande originale de "Suspiria", à défaut de pouvoir être écouté facilement à la maison - comme toute bande originale de films ou presque - demeurait un bel exercice de style. Le chanteur de Radiohead était passé par une douloureuse expérience personnelle : la mort de son ex-femme d'un cancer, après plus de 20 ans de vie commune et deux enfants. Il lui a fallu tourner la page, continuer malgré tout d'avancer. "Anima" est donc arrivé sans crier gare. Les premiers titres ne m'emballent d'abord pas plus que ça.
Puis, au fur et à mesure des chansons, je me laisse progressivement prendre au piège. J'ai bien fait d'insister. Une fois le disque terminé, je n'ai qu'une envie : le réécouter encore et encore. Comme au temps béni des chefs d'oeuvre de Radiohead. J'ai ce besoin irrépressible de décortiquer toutes ces mélodies plus ou moins cachées, triturées, empilées les unes sur les autres. Car "Anima" s'écoute surtout au casque. Comme la plupart des albums de Yorke en solo ou en groupe, il est dense, obsédant. Je sais déjà qu'il va être difficile de passer à autre chose. Difficile de revenir à une musique "normale".
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