J'en ai retenu 22. 22, c'est beaucoup, même s'ils ne m'ont pas tous marqués de la même façon. Voici ma rapide histoire avec chacun d'entre eux. Je sais déjà que la musique de certains ne me quittera pas. Une page se tourne. 22, voilà 2020 ! Belle et heureuse année à toutes et à tous !
Celui-là, je l'ai toujours trouvé un peu surestimé. Lui-même d'ailleurs se surestimait aussi. Bon, ok, il y a eu "Les moulins de mon coeur"... qui a été repris de nombreuses fois, notamment celle-là, qui est peut-être la meilleure version.
Il est allé au bout du silence, au bout de sa démarche, du toujours moins pour procurer toujours plus. Après "Laughing stock" le dernier chef d'oeuvre de Talk Talk et son disque solo, il avait carrément disparu de la circulation. 20 ans et puis cette terrible annonce. Ce terrible silence. Définitif. Pour un artiste hors norme, qui aura produit une musique loin des canons de l'époque, loin des premiers succès de son groupe, "It's my life" ou "Such a shame". Assurément, il manque.
Il fichait quand même un peu les jetons, avec son look de punk à chiens maquillé à la truelle. Son groupe détonnait un peu dans les proprettes nineties anglaises avec sa techno rock dure, cette basse vrombissante et cette rythmique qui tabassait. Pourtant, Prodigy n'aura pas vraiment survécu à cette décennie-là, continuant une carrière ronronnante entourée d'anciens fans toujours fidèles et enclins à pogoter lors de concerts en forme de grande messe noire.
L'un des artistes les plus atypiques et passionnants de l'époque s'en est allé. Il restera comme une figure incontournable de la musique moderne, d'une exigence rare. Des débuts au sein des Walker Brothers à son dernier album avec le groupe de drone metal Sun o)))), que de chemin parcouru pour beaucoup de disques denses et souvent difficiles d'accès. Reste cette voix reconnaissable entre toutes, dont l'écho résonna chez d'autres artistes essentiels comme David Bowie et Jarvis Cocker. Une perte immense.
Dick Rivers, c'était notre Johnny Cash à nous. Non, j'exagère. A part, la coupe de cheveux, il n'y avait pas grande similitude entre les deux hommes. Dick Rivers, ce n'était pas ma génération, c'était celle de mes parents. A l'inverse de Johnny, il a eu la délicatesse "de ne pas traverser les générations". Pour ma génération, on se souvient plus de lui, à travers l'inoubliable sketch de Poelvoorde, alias Monsieur Manatane : "Dick Rivière, vous savez le faux Elvis, et bien, est-ce par négligence, est-ce par distraction, par paresse, je ne sais pas. Toujours est-il qu'il n'a jamais pris la peine en vingt ans d'ôter ces chaussons de rock'n'roll, des santiagos. Le pied a littéralement fondu dans la godasse. Les ongles ont été mangés par la chair [...] ça sent la noisette et ça, c'est un vieux truc africain, quand ça sent la noisette égale pourriture."
Un terrible gâchis pour un jeune duo bien sympathique, responsable d'un des meilleurs disques de 2018 et de la décennie, partis beaucoup trop tôt...
Le souvenir d'un chanteur français un peu à part, ni underground ni grand public, il avait son style, ce qui au final est plutôt rare.
Roky Erickson était l'un des pionners du rock psychédélique américain, notamment au sein du groupe 13th Floor Elevators. Après un séjour en prison et en hopital psychiatrique, il oeuvra ensuite en solo, un peu en marge, jusqu'à un très beau dernier disque paru en 2010, en collaboration avec le groupe Okkervil River.
Dr John le 06/06
Malcolm John Rebennack, alias Dr John,est responsable d'une discographie pléthorique. Son style est un mélange bigarré de beaucoup d'influences. Sa voix rauque faisait penser à celle du Captain Beefheart.
Philippe Zdar le 19/06
Philippe Zdar était l'un des producteurs français de musique électronique les plus connus et respectés. Il a commencé à faire parler de lui au sein de Motorbass, au début des années 90, puis, ce sera Cassius, la production pour MC Solaar, Phoenix, etc. En plus, il était parait-il très sympa et avenant...
Joao Gilberto le 06/07
Il restera célèbre pour "The Girl From Ipanema", sublime bossa nova bercée par la douce voix d'Astrud Gilberto et le saxo de Stan Getz. Considéré comme l'inventeur du genre, il influencera le mouvement du tropicalisme, apparu quelques années après, avec Caetano Veloso, Chico Buarque, Gilberto Gil ou Tom Zé. Une des plus grandes figures de la musique brésilienne s'éteinte avec lui.
Il restera connu pour son célèbre jet de jambe, le surnom de zoulou blanc ainsi que ses prises de position politique contre l'apartheid. S'il n'avait pas participé à la mode contestable du pantalon bouffant multicolore, il aurait coché toutes les cases du mec sympathique.
Il était pourtant revenu cette année avec un nouveau très bon disque sous le nouveau pseudo de Purple Mountains. Et puis, il nous a dit au revoir juste après, comme un magnifique testament. "All my happiness is gone". Il fallait bien le prendre au pied de la lettre.
C'était le musicien le plus discret de Taxi Girl et pourtant le son du groupe lui devait tant.
Daniel Johnston le 11/09
Espèce de gros nounours de l'indie rock américain et figure tutélaire du mouvement lo-fi. Plus amateur, tu meurs. C'est malheureusement ce qu'il a fini par faire. Tous les losers de la terre qui se rêvent chanteur seul avec leur guitare dans leur chambre lui doivent tant.
Un peu notre Ian Curtis à nous. Bien sûr, lui ne s'est pas suicidé et était pote avec Pascal Obispo, mais il a permis de nous faire croire pendant quelques années que le post-punk avec Marquis de Sade et la new-wave avec Marc Seberg pouvaient aussi (bien) se conjuguer à la française.
Ric Ocasek le 15/09
J'avoue connaître assez peu la carrière du chanteur des Cars, hormis, le tube "Drive", et le fait qu'il a produit Weezer. Disons que ce que je connaissais ne m'a donné l'envie d'en savoir davantage. A tort, peut-être.
Marie Laforet le 02/11
Marie Laforet, ce n'était pas ma génération, ses chansons, ses films appartenaient à une autre époque. La télévision n'en a pas fait comme d'autres une artiste inter-générationnelle. Je ne sais pas pourquoi. Elle semble ne pas l'avoir bien vécu. Ses dernières apparitions médiatiques concernaient plus sa vie privée, semble-t-il, compliquée.
Eric Morena le 16/11
Je ne sais pas pourquoi je l'ai mis, celui-là. Peut-être parce que comme beaucoup de personnes de ma génération, il était difficile de ne pas avoir subi son tube "ô mon bateau", sorte d'hommage très appuyé au chanteur d'opérette Dario Moreno. Peut-être parce que les chroniques honteuses du vendredi me manquent...
J'avoue avoir été fan de Roxette et de sa chanteuse à la coupe de cheveu très nineties. C'était ma période adolescente, bercée par les clips diffusés au kilomètre sur MTV. Pourtant, ça fait de nombreuses années que je n'arrive plus à écouter leur musique. Ils m'ont quand même fait gagner une bouteille de Plavac, ce délicieux nectar Croate lors d'un blind test organisé dans un hôtel-club à Dubrovnik, pas plus loin que cet automne. Peu de temps avant la disparition de Marie Fredriksson, malade depuis de nombreuses années. "Joyride" fut un de mes premiers CD achetés, même si je crois qu'il a depuis longtemps disparu de mes étagères...
Godard et la Nouvelle Vague n'a jamais fait partie de mes marottes. J'avoue être hermétique à ce cinéma intello, surjoué et trop bavard. Hormis Chabrol ou "La maman et la putain", cela m'a toujours ennuyé. Anna Karina restera pour moi comme l'ex-femme de JLG et muse de Gainsbourg, et célèbre pour sa réplique "Qu'est-ce que je peux faire ? j'sais pas quoi faire." dans Pierrot le Fou.
Dans le classement des chanteurs ringards, il était en bonne place. Et puis, il a fallu que notre couple préféré (pour rappel Bertrand Belin / Barbara Carlotti, pour ceux qui ne suivraient pas) de la chanson française se décide à reprendre son célèbre duo avec Noëlle Cordier, "Tu t'en vas" pour la bande originale du nouveau film de Dominik Moll, "Seules les bêtes" à peu près en même temps que l'annonce de sa mort, pour que je réévalue un tant soit peu - point trop n'en faut quand même - la carrière du chanteur breton.
Les 22 en playlist :
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