Les masques, ça fait bien longtemps que les membres anglais du groupe Clinic les portent. Pour le mystère, pour le message en lien direct avec leur nom en rapport au milieu médical, pour nous dire que leur musique compte bien davantage que leur personne elle-même. Après "Wheeltappers and shunters" sorti en 2019 qui faisait référence à une émission anglaise des années 70, voici "Fantasy Island" qui porte lui le même nom qu'une série américaine de la fin de cette même décennie. La série parlait d'une île magique où chacun de nos rêves pouvait se réaliser. De là à dire que ce nouvel album est le disque rêvé, il y a tout de même un pas que je ne franchirai pas. Même si c'est sans doute l'oeuvre la plus fantaisiste, la plus enlevée - écoutez donc l'azimutée chanson éponyme - des liverpudliens réduits désormais à deux. On retrouve leur brillante inspiration habituelle : Syd Barrett, Wire, le krautrock et un zeste de Jarvis Cocker pour la voix parfois très ressemblante.
Les titres à l'exception de "Refractions (in the rain)" sont courts - souvent à peine trois minutes - mais tous sont savamment construits, bourrés d'arrangements, de sons surprenants. Quantité impressionnante de styles et références sont passés ainsi à la moulinette des anglais. On y entend même une reprise de "I Can Stand The Rain", classique soul des années 70 de la chanteuse Ann Peebles, sans que cela paraisse le moins du monde incongru. Cliniques, ils sont, Clinic ils resteront. Une musique taillée au scalpel.
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