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Au revoir 2021 !

Après avoir lâché 2020 sans plus de regrets, c'est au tour de 2021. Pas sûr non plus d'en garder de très bons souvenirs. Par contre, une fois de plus, des artistes qui nous ont marqué en ont profité pour tirer leur révérence, parfois presque anonymement. 

Sylvain Sylvain, le 13 janvier 

Il avait décidé de prendre un double prénom comme pseudo, comme beaucoup d'autres et pas forcément les meilleurs (Claude François, Herbert Léonard, Franck Michaël, Frédéric François, François Valéry, Mireille Mathieu et j'en passe). Pourtant, Sylvain Sylvain avait commencé au sein des New York Dolls au début des années 70, un des groupes préférés de Morrissey et accessoirement considérés comme des précurseurs du punk. Au début des années 80, il avait sorti en France, quelques disques solo et est notamment l'auteur de l'inoubliable "Formidable". L'exception qui confirme la règle pour dire que les doubles prénoms sont des tueurs en série potentiels (Emile Louis, Guy Georges, etc).

Phil Spector, le 16 janvier 

C'est peut-être le producteur de musique le plus célèbre du 20ème siècle. Depuis de nombreuses décennies, il était pourtant surtout connu pour la rubrique faits divers, coupable du meurtre de l'actrice de séries B Lana Clarkson. Le bonhomme était réputé fou à lier de longue date. On lui doit notamment le fameux "Wall of Sound" et la production de quantités de disques de légende, notamment "Let it Be", "All Things Must Pass" et "Plastic Ono Band" pour la seule année 1970. Pas sûr de regretter l'homme. Par contre, sa musique...

Tonton David, le 16 février

Tous les gens de ma génération ont été marqué par ce tonton-là. "Issus d'un peuple qui a beaucoup souffert, nous sommes issus d'un peuple qui ne veut plus souffrir". "Je suis sûr qu'on nous prend pour des cons, j'en suis certain. Quelque chose ne tourne pas rond". Voilà des paroles qui sont restées en nous, comme de vieux spots publicitaires. Tonton David, c'était la révolte tranquille. C'était une autre époque.

Patrick Juvet, le 1er avril

Oui, j'ai osé mettre Patrick Juvet. Le chanteur ultra botoxé de "Où sont les femmes?", l'auteur du "Lundi au soleil" de l'insupportable Claude François, celui qui a lancé la carrière de Daniel Balavoine. Bref, le gars avait pas mal de casseroles à son actif. Dire qu'il est mort un 1er avril, faut-il y voir un signe ?  

Anita Lane, le 28 avril 

Elle était la muse de Nick Cave - ils ont été en couple jusqu'au début des années 80 - au début des Bad Seeds dont elle faisait également partie. Elle est notamment l'auteure des paroles de "From Here To Eternity" et "Stranger Than Kindness". Dû à sa longue maladie, elle avait quitté progressivement la scène. Sa mort est un nouveau drame pour Nick Cave.

Franco Battiato, le 18 mai

Découvert cette année uniquement, via la série à succès "La Casa De Papel" avec son tube "Centro di Gravita Permanente", il était pourtant un des artistes italiens les plus réputés et unanimement reconnus. Il a eu une longue carrière du début des années 70 à très récemment, balayant un spectre musical très large, des balbutiements de la musique électronique à la variété en passant par des opéras ou des musiques de films.

Charlie Watts, le 24 août

Même si c'était le plus vieux de la bande, on pensait aussi que c'était le plus solide, celui qui avait le moins touché aux drogues, le plus mesuré, le sage. C'est peut-être vrai, toujours est-il qu'il nous quitté à 80 ans - bel âge pour un rockeur quand même. Il restera comme la pierre angulaire du son des Stones, à l'heure où quantité de groupes ont changé régulièrement de batteurs. 

Olivier Libaux, le 28 septembre

Il avait débuté au sein des Objets à la fin des années 80, avec son comparse Ignatus, puis formé Nouvelle Vague, groupe de reprises de standards new wave en version bossa nova. Mais il était surtout l'auteur-compositeur d'un des plus beaux disques de chanson française tout court, "Imbécile" paru en 2007, concept album regroupant Barbara Carlotti, Helena Noguerra, JP Nataf et Philippe Katerine. Ce petit monde (et beaucoup d'autres) s'était réuni au Café de la Danse en novembre pour lui rendre un vibrant hommage mérité.

Pat Fish, le 5 octobre

Patrick Huntrods, alias Pat Fish, était le chanteur des Jazz Butcher, groupe érudit, à la fantaisie typiquement british, et dont la carrière, pourtant longue, est restée très confidentielle. Ils sont surtout connus chez nous au travers de la reprise de leur chanson "La Mer" par les Little Rabbits. Ce morceau est une preuve de la qualité mélodique mariée à l'humour décalé de ce poisson-là. Mais c'est toute la discographie des Jazz Butcher qui mérite d'être (re)-découverte, particulièrement les premiers disques sortis dans les années 80.

Margo Guryan, le 8 novembre

Voilà une chanteuse américaine responsable d'un seul et unique album paru en 1968 qui est devenu culte au fil du temps. Elle ne s'est jamais produite en concert, ne se considérant pas comme une chanteuse. Pas grave, les très belles chansons de son "Take a Picture" ont été largement reprises depuis et sont aujourd'hui considérées comme des classiques.

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